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Prix HSBC pour la photographie

08 Nov - 30 Nov 2011
Vernissage le 08 Nov 2011

Le Prix HSBC pour la Photographie s’associe pour la 3e fois à la Maison de la Photographie de Lille et présente les oeuvres de ses lauréats 2011: la mexicaine Alinka Echeverria et le chinois Xiao Zhang.

Alinka Echeverria, Xiao Zhang
Prix HSBC pour la photographie

L’approche d’Alinka Echeverria est exemplaire.
Chaque année, six millions de pèlerins cheminent vers la basilique de la Guadalupe près de Mexico. Construite au XVIIe siècle sur les ruines du temple de Tepeyac, ancien lieu sacré de la déesse aztèque Tonantzin, cette église symbolise le passage des anciennes civilisations vers la colonisation espagnole. La Vierge y fit plusieurs apparitions et son image est devenue extrêmement importante pour les mexicains. Lors de ce pèlerinage, les fidèles décrochent la représentation de cette Vierge qu’ils ont chez eux, et la transportent sur le lieu saint pour qu’elle y soit bénie.
300 pèlerins ont été photographiés par l’artiste, puis détourés pour que ne reste qu’une silhouette de dos avec son précieux fardeau. Santons sans visages, mannequins occasionnels ou simples voyageurs porteurs d’un vaste écusson? Nul ne sait s’il n’est informé, car la dé-contextualisation voulue par l’auteur permet de s’attacher aux attitudes individuelles, à ces corps porteurs non pas d’une pénible et lourde croix mais d’une Vierge vénérée. L’accumulation des personnages, la beauté et l’étrangeté de leur harnachement, constituent une série exceptionnelle qui permet de visualiser la démesure de cette croyance, la beauté du geste et sans doute la métaphore du surréalisme mexicain.

De son côté, Xiao Zhang est fasciné par la mer depuis son enfance. Il y cherche une «résidence pour son âme» et parvient à saisir, dans cette errance au fil de l’eau, des images extrêmement fortes d’une Chine à la croisée de deux mondes.
La Chine offre 18 000 kilomètres de côtes, entre l’estuaire du fleuve de Beilun au sud et celui de Yalu au nord. Ces rivages sont les «fenêtres de la Chine» sur le monde extérieur. Ils sont aussi le lieu d’une urbanisation galopante, plus encore que dans le reste du pays. Ces bords de mer sont l’objet d’un rêve pour de nombreux chinois qui quittent les campagnes pour y arriver en masse, pensant y trouver du travail et une vie plus facile.
Xiao Zhang nous livre une dérive étonnante le long de la côte. Il la décrit comme «belle et douloureuse». On y voit les vacances, les mariages, les déchets, la solitude, une Chine intime et contemporaine sans aucune facilité exotique.

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