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Présences

PSandra Ktourza
@12 Jan 2008

Les «Présences» intérieures de Claudine Drai sont celles de l’imaginaire qu’elle évoque en combinant avec virtuosité le blanc, la soie, le papier, et les parfums pour créer d’étranges et étincelantes fantasmagories.

Papier, soie, parfum, drôles de matières pour une exposition. La plasticienne Claudine Drai en fait pourtant son moyen d’expression. Une influence asiatique sans doute ? L’Asie est chère au cœur de l’artiste, qui connaît très bien le Japon et expose d’ailleurs de façon permanente à la galerie Hasegawa de Tokyo.

Mais si elle choisit des matières douces et éphémères, c’est avant tout parce qu’elles évoquent le mieux la fragilité de l’intériorité. Claudine Drai invite en effet le visiteur à un voyage intérieur. Nul narcissisme dans cette démarche, «les mots parlent de mon histoire qui vient rejoindre l’histoire des autres», commente-t-elle.

L’exposition intitulée «Présences» est celle de l’imaginaire. Aucune réalité n’y est perceptible, juste des sensations. Une installation entièrement parfumée, divisée en quatre espaces, fait appel à notre poésie propre. Elle est composée d’une matière spéciale, blanche, créée par l’artiste pour retenir les parfums et diffuser la lumière. Des panneaux souples forment comme des membranes douces, qui constituent un véritable «corps mental».

En entrant dans ce corps, la lumière et le parfum nous envahissent. Puis l’on découvre des sculptures qui ont trait au rêve et à la mémoire. Ces figurines de papier froissé, voilées de soie, rangées en bataillons ont toujours la même posture, debout, collées sur des supports peints en blanc ou gris, et les bras (peut-être l’épée, on ne sait) tendus ou distordus vers un invisible au-delà. Une sorte de tunique évoque des armées de samouraïs adoucis ou des Hébreux menacés en exode.

S’agissant des couleurs, le premier espace est entièrement blanc, le second est gris, et le et le troisième noir. Les figurines vont du blanc très pur au beige, en passant par le gris clair, l’anthracite et enfin le noir. Les nuances sont souvent mélangées. Mais le noir des figurines symbolise pour l’artiste à l’abîme, à la déraison.

Hors de l’installation, les figurines sont déclinées en tableaux, ou sur un socle, entièrement sous verre, en bataillons entiers, blancs, gris, gris foncé. Étranges et étincelantes.

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