LIVRES

Pour une écriture du son

Daniel Deshays réhabilite la question du son trop longtemps négligée. Il élabore une réflexion esthétique issue de son expérience. Ce «livre manifeste» propose de nouvelles pratiques du sonore: du mélange des écritures à l’invention des «techniques mixtes». Pour une pratique du son plus ouverte.

— Auteur : Daniel Deshays
— Éditeur : Klincksieck
— Collection : 50 questions
— Année : 2006
— Format : 13,5 x 21
— Pages : 194
— Langues : français
— ISBN : 2-252-03565-X
— Prix : 13,50 €

Présentation
Les personnes qui pratiquent l’enregistrement croient transcrire fidèlement le réel; la forme résultante semble, pour eux, aller de soi. Pourtant, on n’enregistre pas le rock comme la musique classique et la bande son d’un film ressemble peu à celle d’une pièce de théâtre. Naissent donc, à notre insu, des formes, des modes d’assemblage sonore particuliers.

L’évolution de l’édition industrielle de la musique, de la radio et du cinéma a défini des formes devenues peu à peu autonomes. Si «ça écrit» sans qu’apparaisse de conscience (manifestée par exemple par l’élaboration d’une histoire), c’est que la séparation entre les diverses pratiques est si grande qu’elle masque toute vision globale, toute mise en perspective de ce qui les réunit ou les sépare.

En fait, le son est loin d’avoir acquis son autonomie; après autant d’années d’existence que l’art cinématographique, il n’a même pas acquis le privilège du photographique qui permet à une prise de vue de se situer, dans un même temps, à la fois du côté du reportage et de l’expression artistique. Le son de reportage ne s’expose pas dans les galeries alors qu’il se constitue, à l’instar de la photographie, comme un «regard» sur le monde!

Ce livre interroge les raisons d’une telle situation; «livre manifeste», il propose de nouvelles pratiques du sonore: mêler les écritures, inventer des «techniques mixtes» sont quelques-unes des méthodes nécessaires à une pratique du son plus ouverte. Que la prise de son ose de nouvelles règles, joue du mouvement, du déplacement de l’observateur et de l’ellipse, comme le cinéma nous l’a enseigné.

La réflexion esthétique qui en émane est née du terrain. Pas de théories a priori, tout est tiré de travaux développés, pour des diverses musiques, des films, des spectacles de danse et surtout des créations théâtrales.

(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions Klincksieck — Tous droits réservés)

L’auteur
Daniel Deshays est responsable de l’enseignement du son à l’École nationale supérieure des Arts et Techniques du Théâtre (ENSATT); il a fondé l’enseignement du son à l’École nationale supérieure des Beaux-arts (ENSBa) où il a enseigné dix années. Depuis trente ans, reliant l’artistique et le technique, il a travaillé pour le théâtre, le cinéma, le disque et se consacre aujourd’hui à l’enregistrement et à la pédagogie.

English translation : Rose Marie Barrientos
Traducciòn española : Maï;té Diaz Gonzales