ÉCHOS
19 Mar 2011

Pour Jean Clair, c’est l’hiver

PElisa Fedeli
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Dans son nouvel essai, L’Hiver de la culture, Jean Clair fustige à raison la marchandisation de la culture et analyse «une crise des valeurs». Mais lorsqu’il s’avance sur le terrain de la création contemporaine, il ne fait preuve que d’un pessimisme excessif et d’une nostalgie inappropriée.

Académicien, conservateur du patrimoine, directeur du musée Picasso, commissaire d’expositions-fleuve (comme «Mélancolie» ou «Crime et châtiment»), Jean Clair n’en est pas à son premier essai sur la culture.

Après Malaise dans les musées, vient de paraître un nouveau pamphlet contre le monde de l’art, intitulé de manière explicite L’hiver de la culture.

Pour l’auteur, les musées participent d’un «culte de la culture», néfaste, le public ne faisant qu’admirer les œuvres sans les comprendre.
La marchandisation de la culture est une autre dérive dans laquelle les institutions publiques se fourvoient. Les grands musées comploteraient avec les galeristes et les collectionneurs du marché pour faire monter artificiellement la cote de leurs artistes.
Enfin, les quelques stars du marché (Damien Hirst, Jeff Koons) disent bien la médiocrité de la création contemporaine.

Si certains phénomènes dénoncés par Jean Clair sont avérés et inquiétants, ils ne suffisent pas pour conclure à une vision aussi partielle.
Il est vrai que le monde de l’art est un «star system» mais l’auteur oublie que, dans l’ombre, œuvrent des artistes géniaux et des collectionneurs passionnés.

Il est vrai que le critère du métier n’est plus prépondérant pour juger de l’art depuis Marcel Duchamp mais l’auteur se trompe en affirmant qu’«Il n’y a plus ni métier ni maîtrise en arts plastiques».

Jean Clair participe ainsi de la haine globalisante de l’art contemporain, au nom de quelques exemples isolés, et tombe dans le jugement de valeur, au lieu de fait.

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