ART | EXPO

Post Patman

02 Fév - 06 Mai 2007

Evolutions instables et altérations biologiques donnent forme à un univers plastique mutant dont le temps est un acteur de premier plan. Pour «Post Patman» l’artiste part de son œuvre Patman présentée dans la précédente exposition du Palais de Tokyo, «5 milliards d’années».

Michel Blazy
Post Patman

Michel Blazy est un artiste de l’incontrôlable. Evolutions instables et altérations biologiques donnent forme à un univers plastique mutant dont le temps est un acteur de premier plan. Pour «Post Patman» l’artiste part de son œuvre Patman présentée dans la précédente exposition du Palais de Tokyo, «5 milliards d’années». Tout au long de ce nouveau projet, il modifie et nourrit régulièrement les œuvres, intervenant ainsi dans le processus même de l’exposition.

Michel Blazy travaille avec le vivant. Il le place au centre de son travail d’artiste et le laisse «faire son œuvre». Dispositifs évolutifs et installations éphémères lui permettent d’explorer la prolifération incontrôlée de micro-organismes dont les transformations et changements d’état sont autant de moments nécessaires à l’activation de l’œuvre et à son développement, au sens le plus concret du terme. Bâtisseur d’univers aléatoires et fragiles, Michel Blazy aime manipuler les matières, tenter d’en contrôler disparition et transformation ou, bien au contraire, en être entièrement dépendant. Les micro-événements que l’aventure suscite sont essentiels aux déploiements du parcours : germinations souhaitées ou accidentelles, dessiccations et altérations des matières, moisissures et pourrissements microscopiques, dégradations des surfaces, dégénérescences, transmutations, décrépitudes des formes, toutes ces énergies fébriles du vivant sont revendiquées par l’artiste comme autant d’opérations essentielles à l’élaboration de l’œuvre.

Le vivant ne se conçoit pas sans de multiples énergies mortifères, métamorphoses et nombreuses étrangetés. Les œuvres de l’artiste intègrent cette complexité qui se déploie avec toutes ses ambiguïtés, son caractère parfois inquiétant, voire repoussant. Araignées, peau de bête, trophée de chasse, champignon atomique, squelettes… autant de sculptures en matières comestibles qui forment un étrange bestiaire, un cabinet de curiosités paradoxales.

Statique sous un certain angle, le travail de l’artiste est en réalité habité par une multitude d’infimes mouvements qui ne cessent de faire et de défaire les formes à chaque instant, déroutant les catégories de la perception, aussi bien que celles du monde de l’art. Une exposition de Michel Blazy s’appréhende dans la durée, dans la mise en relation des différents moments, dans la lecture des liens entre les cycles successifs.

Pour le Palais de Tokyo, l’artiste propose un projet qui se construit pas à pas, dans le temps et dans l’espace. Laboratoire permanent dans lequel seront installées ses expériences, le lieu prend forme lentement, sous le contrôle permanent de l’artiste. L’observation des bouleversements, la participation des sens, la transformation des espaces, chacun de ces éléments est une étape essentielle au déchiffrage de l’ensemble, tel une suite d’instantanés d’une histoire sans fin dont, par des alchimies incertaines, l’artiste nous livre une lecture inspirée.

Article sur l’exposition
Nous vous invitons à lire l’article rédigé par Isabelle Soubaigné sur cette exposition.

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