ART | CRITIQUE

Portraits

PMarguerite Pilven
@12 Jan 2008

Gérard Garouste, peintre des fables et des mythes se consacre ici à l’art du portrait. Selon sa manière, les corps sont déformés et démembrés, métamorphosés, amputés, affectés d’excroissances délirantes.

Gérard Garouste a toujours aimé les fables et les mythes. Don Quichotte ou les textes de la Kabbale ont déjà stimulé son imaginaire pictural. Mais si le mythe a pour avantage de ne jamais être fixe et de s’enrichir au fil du temps des interprétations qu’en donnent les uns et les autres, l’art du portrait, auquel le peintre se consacre dans cette exposition exige de se plier aux contraintes de la représentation.

On reconnaît donc aisément des visages, à commencer par le sien dans une série d’autoportraits, celui de Corinne Ricard ou encore celui de Daniel Templon lui-même, mais si « la sagesse du classique » en conserve fidèlement les traits, la folie du peintre s’empare de tout le reste.
Les corps se voient infliger de monstrueuses déformations ou se démembrent, subissent d’angoissantes métamorphoses, amputations violentes ou excroissances délirantes. Seule la tête se tient à l’écart de cette tempête de membres, ultime point de repère et de résistance face à la menace de dispersion totale du sujet représenté.

A part peut-être le portrait de madame Ricard, dont le corps liquéfié épouse les formes arrondies d’un divan, les déformations effectuées sur les corps vont rarement dans le sens de la légèreté ou de la danse, mais les alourdissent plutôt : les pieds sont larges et souvent tournés vers l’intérieur, les jambes tordues comme des troncs d’olivier et les mains démesurées.

La virtuosité technique de Garouste n’est plus à prouver, les coloris et la facture de ses tableaux séduisent, mais on reste parfois perplexe devant ces compositions compliquées, oscillant entre la facétie et l’allégorie.

Gérard Garouste
— L’Hospitalier, Guillaume, 2003-2004. Huile sur toile. 81 x 65,5 cm.
— Le Vol du fou, autoportrait, 2003. Huile sur toile. 130 x 81 cm.
— Tour de passe-passe, autoportrait, 2002. Huile sur toile. 130 x 97 cm.
— Orties, autoportrait, 2003-2004. Huile sur toile. 162 x 130 cm.
— Portrait de Corinne Ricard, 2002. Huile sur toile. 130 x 195 cm.
— Oreille-Abeille, autoportrait, 2003-2004. Huile sur toile. 162 x 97 cm.
— Sein-Gérard, autoportrait, 2003-2004. Huile sur toile. 130 x 195 cm.
— EHJ, 2003-2004. Huile sur toile. 195 x 130 cm.
— La Myrthe et la vanité, portrait de Jean de Gunzburg, 2003-2004. Huile sur toile. 162 x 130 cm.
— Adassa, portrait de Terry de Gunzburg, 2003-2004. Huile sur toile. 162 x 130 cm.
— Ready-Seen, portrait de Daniel Templon, 2003-2004. Huile sur toile. 162 x 130 cm
— Les Chaises aux loups, Guillaume, 2003. Huile sur toile. 130 x 195 cm.
— La Mouche, Guillaume, 2003-2004. Huile sur toile. 130 x 97 cm.
— Le Pendu de Diane, portrait de Diane de Selliers, 2003-2004. Huile sur toile. 195 x 130 cm.
— L’Amphore-mérou, Stéphanie et Elodie, 2003-2004. Huile sur toile. 96,5 x 130 cm.
— Le Mat et le fou, Olivier, 2003-2004. Huile sur toile. 92 x 65 cm.
— La Mélodie d’Olive, Olivier et Elodie, 2003-2004. Huile sur toile. 96,5 x 130 cm.
— Sans titre, Elisabeth, 2003. Huile sur toile. 130 x 81 cm.
— Le Loup et l’échiquier, portrait de Laurent Dassault, 2003-2004. Huile sur toile. 89 x 116 cm.
— Le Fou et le chaperon vert, portrait de Martine Dassault, 2003-2004. Huile sur toile 89 x 116 cm.
— Sans titre, Stéphanie, 2003. Huile sur toile. 130 x 97 cm.
— La Fortune du bateleur, Portrait de Mademoiselle Winckler, 2003-2004. Huile sur toile. 97 x 130 cm.
— Narcisse, Guillaume, 2003. Huile sur toile. 64 x 50 cm.
— Le Livre-mensonge, Guillaume, 2003-2004. Huile sur toile. 130 x 97 cm.
— Amazone, Corinne Ricard, 2003. Huile sur toile. 100 x 81 cm

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