ART | EXPO

Portrait dans les roseaux

07 Sep - 12 Oct 2013
Vernissage le 07 Sep 2013

Yuri Leiderman puise souvent son inspiration dans les thèmes liés aux identités nationales (qu’il appelle «Geopoetics»), et cherche à transformer ces sujets en abstractions, interrogeant leurs plasticités en même temps que leurs caractères inexplicables, leur rendant par la même une certaine dignité implacable voire ironique.

Yuri Leiderman
Portrait dans les roseaux

Yuri Leiderman puise souvent son inspiration dans les thèmes liés aux identités nationales (qu’il appelle «Geopoetics»), et cherche à transformer ces sujets en abstractions, interrogeant leurs plasticités en même temps que leurs caractères inexplicables, leur rendant par la même une certaine dignité implacable voire ironique.

D’abord graphiques, ces peintures expressives sont des portraits qui mélangent figuration et abstraction onirique.

Le meilleur exemple est peut-être l’étrange portrait de Saddam Hussein, intitulé Saddam Hussein on the Wind, 2013. Yuri Leiderman utilise une image bien connue du dictateur déchu, en état de choc et halluciné et le transforme en un ectoplasme désincarné lui octroyant une rédemption picturale ambiguë.

Si le retour à la peinture de l’artiste peut paraître contraire à ses nombreuses années de pratiques d’installations et de performances «conceptuelles», il s’inscrit en fait dans la droite ligne de ses recherches artistiques.

Son retour à la peinture peut être défini comme une dialectique entre «expressions» et «affirmations», «pleurs» et «ornement», ou «pathos» et «répétition».
Dans chacune de ses œuvres, le charme confusément «pathétique» et la démarche décorative plutôt superflue s’entrechoquent, s’annulant partiellement pour constituer une sorte de semi obscurité, traitée comme une libération à la fois anti idéologique et non discursive.

Ceci devient plus évident dans l’exposition où les peintures récentes de Yuri Leiderman entrent en dialogue avec des petits livres d’artistes qu’il a réalisés il y a plus de 25 ans, au milieu des années 80.

Des phrases à l’évidence romantiques mais fortement décousues y soutiennent en même temps qu’elles y détruisent le côté monotone, idiosyncratique d’une composition page par page.

Le spectateur se retrouve piégé dans une sorte d’irrationnel applaudissement «à une main». Ensemble, les deux parties de cette exposition nous offrent la chance unique de comprendre et d’apprécier la logique à la fois décourageante et rédemptrice de l’œuvre singulière de Yuri Leiderman.

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