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Pintura

Quatre propositions de peinture de Claude Rutault à disposer dans le pavillon Mies van der Rohe construit en 1929 pour l’Exposition internationale de Barcelone. Des notes péparatoires aux projets évoquent les rapports de Rutault à l’architecture, son interprétation du travail de van der Rohe ainsi que quelques extraits des écrits de l’architecte.

— Éditeurs : Le Consortium, Dijon / Institut français, Barcelone / Fundació Mies van der Rohe, Barcelone
— Année : 2003
— Format : 24,50 x 20 cm
— Illustrations : nombreuses, en couleurs et en noir et blanc
— Pages : non paginé
— Langues : français, espagnol
— ISBN : non précisé
— Prix : non précisé

Notes de travail
par Claude Rutault (extrait)

La peinture sous sa forme habituelle a beaucoup de mal à s’imposer dans l’architecture moderne et encore plus à être présente dans l’architecture contemporaine. Elle ne peut y parvenir qu’à la condition de trouver les formes et postures adéquates. C’est le propos du travail aussi bien à l’hôtel Berlier de Dominique Perrault qu’à la villa Savoye de Le Corbusier, dans l’éclat de folie de Bernard Tschumi, parc de la Villette, ou dans le pavillon Mies van der Rohe à Barcelone : l’occasion d’expérimenter les choix picturaux faits depuis 1973 à travers les définitions/méthodes dans des espaces construits dans divers lieux et à des moments différents de l’histoire de l’architecture.

Si le rapport entre l’architecte et le peintre ou sculpteur se pose à chaque fois d’une façon nouvelle, il n’y a jamais de débat, ou exceptionnellement. Puisque l’architecte a cet avantage d’être le premier sur place, il met l’artiste devant le fait accompli. Si l’on s’en tient aux musées contemporains, il apparaît d’une part que les cahiers des charges sont souvent très imprécis et d’autre part que la vocation du bâtiment, musée, incite l’architecte à forcer son geste au point de transformer le réceptacle en lieu de spectacle dans lequel les œuvres se trouvent le plus souvent réduites à meubler des volumes. Elles donnent parfois l’impression d’être superflues.
La logique actuelle de la production de l’art est ainsi confortée : l’exposition n’est plus le fait de rendre public un ensemble d’œuvres mais le simple prétexte à les produire. Le résultat n’est plus une œuvre élaborée progressivement faisant étape dans le lieu mais un événement dont les restes tiendront lieu d’œuvre.

(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions Les Presses du réel)

L’artiste
Claude Rutault est né en 1941 à Trois Moutiers, Vienne, France. Vit et travaille à Vaucresson, Hauts-de-Seine, France.