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Pierre Verger

13 Sep - 24 Déc 2005

120 photographies et un film retracent le parcours de ce photographe, entre un Brésil et une Afrique aux similitudes troublantes, notamment dans les rituels. Un travail ethnologique et documentaire, néanmoins empreint d’une forte dimension esthétique par le travail de la composition et de l’éclairage, et par l’échange avec le sujet photographié.

Pierre Verger
Pierre Verger

Cette exposition, présentée en trois parties, propose un nouveau regard sur le parcours photographique de Pierre Verger, mettant en lumière l’originalité et la modernité de ses images. Ses débuts au sein du milieu artistique parisien au début des années 1930, ainsi que ses premiers voyages autour du monde jusqu’à son arrivée au Brésil en 1946, constituent le premier volet de l’exposition.

À la fin des années 1940, sous le charme de Salvador de Bahia et de ses habitants, Pierre Verger s’installe dans cette ville, où il travaille comme reporter photographe pour le Journal O’Cruzeiro. Dans ces images du Brésil du second volet de l’exposition, on découvre le talent de Pierre Verger pour la composition instantanée.

À partir des années 1950, le photographe tente de montrer, à la manière d’un ethnologue, les liens qui unissent le Brésil noir à la civilisation Yoruba du Bénin. Même s’il oriente sa pratique vers le genre documentaire, ses photographies n’en ont pas moins une forte dimension esthétique. Le soin apporté à la composition et à l’éclairage est une composante essentielle du langage plastique de Pierre Verger. Ce dernier volet est présenté sous la forme de projection d’images photographiques.

La Modernité du regard photographique (1933-1946)

La première partie de l’exposition, composée de 60 photographies réalisées sur les cinq continents de 1933 à 1945 montre la progressive évolution de son travail photographique : des images d’architectures et de paysages, mais aussi des portraits qui révèlent l’importance de l’échange entre le photographe et le sujet photographié.
La vision de Pierre Verger s’affirme d’emblée comme singulière, éloignée de tous les stéréotypes de l’époque coloniale: il vit le monde comme une expérience sociale et culturelle.

Le Nordeste brésilien (1946-1948)

60 photographies

Les images réalisées dans le Nordeste brésilien, de 1946 à 1948, présentent un reportage complet sur la manière de vivre à Bahia à cette époque, avec des scènes de pêche, l’ambiance du port, le carnaval, la danse, les fêtes religieuses, la capoeira, des vues de la ville et de la campagne brésilienne. En deux ans, Pierre Verger produit un corpus photographique important dans lequel la recherche d’une lumière très contrastée donne un certain relief et une dynamique à l’image.
Il témoignera de son enthousiasme pour le Brésil dans un livre autobiographique Cinquante ans de photographie : «Cette allégresse ( … ) trente-six ans après, je l’éprouve encore. Ce qui me touchait, c’était, en contraste avec les années passées parmi les indifférents Indiens des Andes, la cordialité retrouvée des relations humaines».

Les Années 1950 ou le tournant vers la photographie «ethno-documentaire»

Projection d’un film de 9 minutes réalisé à partir d’images photographiques de 1950 à 1959, prises au Brésil et en Afrique.

En 1948, sous l’impulsion de Théodore Monod, le directeur de l’Institut National Français d’Afrique Noire, Pierre Verger se met à la rédaction d’un mémoire sur la traite négrière. Il se spécialise alors dans l’étude des religions africaines d’origine Yoruba. Pierre Verger oriente désormais son travail photographique vers le genre documentaire, notamment pour illustrer son travail ethnologique; ses photographies n’en gardent pas moins une forte dimension esthétique par le soin apporté à la composition et à l’éclairage.
En 1953, Pierre Verger est initié aux cultes africains et obtient le titre de «Babalawo», devenant ainsi Fatumbi Pierre Verger.
L’ouvrage Dieux d’Afrique porte sur l’étude et la description de ces principaux cultes; l’étude ethnologique en a été menée par Pierre Verger qui a enrichi sa recherche à l’aide de photographies illustrant les rituels observés.

Les rituels de la religion afro-brésilienne d’origine Yoruba, notamment les cultes de possession, constituent le thème central du film présenté dans cette exposition. Pierre Verger montre bien les similitudes observées en Afrique et au Brésil : il est alors parfois difficile de savoir, devant ses photographies, de quel côté de l’Océan on se trouve.

Pierre Verger
Né à Paris en 1902.
À trente ans, avec son Rolleiflex, il réalise ses premiers voyages en Polynésie française, en Espagne, en Italie et dans certaines régions de France. Suivront l’Afrique, l’Asie, et l’Amérique Latine.
Le Brésil l’a particulièrement captivé, il y séjourne régulièrement à partir de 1946 jusqu’à sa mort en 1996. C’est à travers le voyage que Pierre Verger découvre sa vocation: la photographie. Photographe-ethnologue, il devient spécialiste des rites et rituels afro-brésiliens.

Commissaire
pour la France : Jean-François Chougnet
pour le Brésil : André Midani

Partenariats
En collaboration avec la Fundaçao Pierre Verger, avec le concours de la Maison des Amériques Latines, en partenariat avec i >TELE, dans le cadre de Brésil, Brésils, l’Année du Brésil en France organisée en France par le Commissariat général français, le Ministère des Affaires étrangères, le Ministère de la Culture et de la Communication et l’Association française d’action artistique, au Brésil par le Commissariat général brésilien, le Ministère de la Culture et le Ministère des Relations extérieures.

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