ÉCHOS
18 Oct 2011

Picasso s’éreinte aux quatre coins de la planète

PElisa Fedeli
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La politique d’exposition du musée Picasso de Paris affirme son caractère intensif. Mais doit-on accepter de faire voyager des oeuvres aux quatre coins de la planète sous prétexte que le musée-mère est fermé pour travaux?

48 peintures de Pablo Picasso sont actuellement présentées à Shanghai pour une durée de trois mois, dans un pavillon de la dernière exposition universelle. Cet événement est annoncé comme «la plus grande exposition d’oeuvres de l’artiste jamais organisée en Chine». Les oeuvres proviennent pour l’essentiel du musée Picasso de Paris, fermé pour plus de deux ans à la faveur de travaux de modernisation et de remise aux normes.

Depuis que ces travaux ont débuté, les peintures de l’artiste voyagent partout dans le monde: San Francisco, Sydney, Toronto, Taipei, Shanghai et bientôt Pékin où la directrice du musée parisien, Anne Baldassari, cherche un nouveau lieu d’exposition, «avant que la collection ne parte pour d’autres villes d’Asie» (AFP, 17 oct. 2011). Il semble que la liste n’en finisse plus…

Cette politique d’exposition, qui affirme son caractère intensif, ne cesse de semer le doute: les oeuvres sont-elles prêtées ou louées? Le musée se paie-t-il ses travaux de rénovation avec l’argent reçu?
Si les oeuvres étaient effectivement louées par la Chine au musée parisien, cela encouragerait la mise en place d’un système pervers: pour les musées du secteur public, dont les caisses sont bien souvent démunies, la location d’oeuvres risquerait de mobiliser les efforts et par conséquent d’entamer leur mission fondamentale de conservation.
Car faire des allées-et-venues aux quatre coins de la planète, cela fatigue.

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