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Photographs

22 Sep - 03 Nov 2007

La galerie Laurent Godin présente les photographies de Wang Du.

Wang Du
Photographs

Propos de Wang Du recueillis par David Rosenberg à l’occasion de l’exposition “Wang Du, Photographs”, Galerie Laurent Godin, septembre 2007

Qu’est-ce que le monde aujourd’hui ? C’est le monde des images.
— La réalité est médiatisée par l’image. Il y a peu ou pas de place pour le commentaire.
— Le renouvellement technologique incessant s’accélère. Les images sont devenues très faciles à produire. Un touriste avec un équipement standard peut tout faire ou presque.
— Les images n’ont plus aucune valeur ni aucun sens à titre individuel. Elles sont à ce point omniprésentes qu’en art il n’est plus possible de faire des “petits trucs”.
— Comment alors arriver à dire quelque chose avec la photographie ?
— Seule une accumulation d’images me semble en mesure de rendre compte de la complexité de la réalité.
— Je n’arrive pas à voir la photographie aujourd’hui autrement que comme des images gratuites bien encadrées. C’est terrible : des artistes qui ne prennent pas leur espace, leur pouvoir, leur propre parole…
— J’aime les anciens : Nan Goldin, Jeff Wall, Cindy Sherman…
— Je veux travailler avec ce médium depuis longtemps, simplement je ne trouvais pas la clef.
— En Chine, une idée m’a frappé : tout est là. Pourquoi chercher ailleurs ?
— Je cible une réalité. Je la sculpte. Je réalise un moule. C’est une empreinte directe du réel… Une sorte d’enquête sociale : un regard total.
— 50000 images… J’ai pris beaucoup de photos moi-même. J’en ai aussi beaucoup commandé.
— Différentes personnes, différents lieux. Des scènes quotidiennes. Des photos parfois très drôles. Aucun choix… Pas de retouche, pas d’esthétique : reste la “vie originale” peut-être…
— 20 machines travaillent 24 heures sur 24 pendant plusieurs semaines pour tout imprimer. 10000 mètres carrés : trois tonnes et demi d’encre et de papier. C’est aussi lourd que de l’acier. L’ensemble est acheminé par bateau.
— C’est un flux migratoire permanent d’images et de formes. Il n’y a plus de “centre”. Je peux travailler partout de cette manière.
Dans ce travail, l’image devient pixel. Le quantitatif induit un changement qualitatif. Ce qui est visible et tangible, c’est l’accumulation ; pas les images elles-mêmes.
— Les tirages prennent la forme de la ville. Il y a des “buildings”. Il faut 4000 images pour faire une tour de 1 mètre de hauteur.
— On ne voit pas ce qu’il y a dans ces tours, sauf si on pénètre à l’intérieur. Et l’intérieur, nous y sommes déjà: c’est l’espace de la galerie tapissé d’images.

Artiste
Wang Du
Né en 1956 à Wuham, dans la province de Hubeï en Chine, Wang Du réside et travaille à Paris depuis 1990. Son travail est principalement axée autour d’une critique des médias et des processus de réception médiatiques. Dernières expositions personnelles: «ShContemporary», Shanghai; «Photographs», Galerie Laurent Godin, Paris; «Wang Du», Arndt and Partner, Berlin; «Wang Du», kestnergesellschaft, Hannover; «Wang Du», Akbank Sanat, Istanbul.

Article sur l’exposition
Nous vous incitons à lire l’article rédigé par Maxime Thieffine sur cette exposition en cliquant sur le lien ci-dessous.

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