ART | EXPO

Phillip King

15 Fév - 16 Juin 2013
Vernissage le 14 Fév 2013

Cette exposition monographique met en avant le travail du sculpteur Phillip King, qui par sa richesse, la variété des formes et des matériaux utilisés, ainsi que la liberté avec laquelle il est passé d’une expression à une autre, traversant toute la sculpture de la seconde moitié du XXe siècle, continue encore aujourd’hui de créer.

Phillip King
Phillip King

Phillip King né en 1934 à Tunis, vit et travaille aujourd’hui à Londres. Au milieu des années 50, il étudie les langues vivantes à l’université de Cambridge et est remarqué lors d’une exposition par Anthony Caro, célèbre sculpteur anglais de 10 ans son aîné. Anthony Caro décide alors de le prendre dans sa classe de sculpture à la St Martin’s School of Art de Londres. Et en 1958, Phillip King entre comme assistant dans l’atelier d’Henry Moore où il apprendra à travailler le plâtre et les grands volumes.

Les premières œuvres abstraites importantes de sa carrière naissent à la suite d’un long voyage en Grèce notamment Declaration (1961) qui constitue un réel nouveau départ dans le travail de l’artiste. Faite de ciment et de gravillons de marbre, cette dernière œuvre est composée de deux cercles, deux carrés et deux croix traversés et maintenus par une barre de métal en leur centre. C’est la première fois dans la sculpture anglaise que des formes géométriques, non organiques, servent de principe de composition à une œuvre.

Phillip King, à la différence de ses contemporains, n’est pas doctrinaire au sujet de l’abstraction et accepte l’idée que ses sculptures puissent évoquer des choses sans pertinence stricte avec leur existence matérielle. Les formes géométriques et organiques utilisées par l’artiste sont à relier à une nature bienveillante composée de volumes et de couleurs. L’artiste a commencé à travailler la fibre de verre et le plastique, matériaux jusqu’alors peu ou pas du tout utilisés en sculpture.

Phillip King a, tout au long de sa carrière, expérimenté des combinaisons assez hérétiques de matériaux: plâtre et bois; ciment et gravillons de marbre; aluminium, plexiglas, acier et mousse PVC. Même le métal, matériel privilégié par les artistes de l’époque, est associé à de l’ardoise, du bois, ou du goudron. Le sculpteur n’hésite pas à exploiter des matériaux habituellement éloignés du vocabulaire abstrait et à les faire communiquer entre eux ou avec des objets industriels trouvés. Dès 1962, Phillip King ose des couleurs très vives dans une période plutôt chromophobe, et la couleur occupe une place fondamentale dans son œuvre où elle est presque un matériau en soi.

Les années 70 vont se caractériser par une recherche sur de nouveaux matériaux comme la pierre et l’utilisation pour la première fois du métal seul. Les œuvres se font plus agressives, plus anguleuses, et l’artiste va utiliser des déchets industriels usagés (chaînes, câbles, grillages) laissant moins de place au chromatisme. Ces mêmes années, de grandes commandes publiques sont confiées à l’artiste. Si ces œuvres sont, la plupart du temps, des sculptures libres et indépendantes du contexte dans lequel elles doivent être installées, Phillip King travaille sur les proportions et les dimensions des œuvres selon leur lieu d’implantation mettant en pratique son étude des jardins zen effectuée au Japon.

En 1980, Phillip King est nommé professeur de sculpture au Royal College of Art. Cette exposition et sa fréquentation des étudiants du Royal College of Art vont l’amener à prendre une nouvelle direction. Dans un contexte plus hostile à l’abstraction, Phillip King va opérer une sorte de retour à la figuration, ou du moins à des formes plus facilement identifiables dans le réel.

Ce retour à la figuration voit son apogée dans les années 90 mais c’est aussi le moment où l’artiste, en résidence au Japon, s’initie à la céramique. Ces céramiques aux surfaces brutes, aux dimensions modestes renouent avec les abstractions géométriques des années 60. L’artiste s’amuse de ce matériau lui permettant de construire rapidement de petits volumes.

Les années 2000 sont caractérisées par une grande énergie de formes et une palette joyeuse. Malgré un aspect visuel facilement abordable, ces œuvres ont toutes les qualités de la sculpture: poids, masse, équilibre, volume… Les teintes vives vont pratiquement devenir le sujet de ces dernières séries. Dans un rapport très proche à la peinture, avec des compositions cohérentes, presque discursives, la couleur scande et rythme les formes (Spectrum, 2007-2008).

La réutilisation de formes existantes et la copie ou le redimensionnement de ses œuvres sont récurrentes. Certains de ses travaux existent en plusieurs exemplaires et dans des matériaux différents. Il est aussi à noter que sa carrière d’enseignant à Londres et à Berlin a eu une grande influence sur la scène artistique contemporaine et qu’il a marqué profondément de nombreux étudiants tel que le jeune Richard Long.

 

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