ART | EXPO

Philippe Mayaux

10 Juin - 31 Juil 2004

Des gouaches de 180x120cm envahies de monstres chimériques et un podium avec miroir pour danseur en quête d’autosatisfaction. De nouvelles dimensions pour un artiste surtout connu pour ses œuvres de petites tailles: tableaux miniatures et vitrines monochromes emplies d’assemblages transitionnels.

Philippe Mayaux
Philippe Mayaux

Philippe Mayaux, on le sait, est un miniaturiste. Ses tableautins n’excèdent guère les 30 centimètres dans leur dimension maximale, et ses vitrines monochromes s’emplissent d’assemblages transitionnels de quelques millimètres d’envergure à peine.
Les apparences sont souvent trompeuses : Philippe Mayaux est un artiste qui voit grand. Martha Suplicy, l’ex-sexologue de la télévision brésilienne devenue mairesse de Sao Paulo ne s’y est du reste pas trompée, qui lui a commandé, à l’occasion du 450e anniversaire de la gigapole en janvier dernier, la plus grande peinture murale du monde d’un seul tenant! 200 mètres de long, 9 mètres de haut, au bord d’une autoroute intra-urbaine qui est empruntée, chaque jour, par près d’un million de paulistes !
Sur cette lancée, sa nouvelle exposition personnelle à la Galerie Loevenbruck, la première depuis 2001, est consacrée à un ensemble d’œuvres (de dimensions) importantes. Après ses récentes expositions à caractère rétrospectif (MAMCO, Genève 2002 et CCC, Tours 2003), sa participation à l’exposition historique « Chimères, Monstres et Merveilles, de la Mythologie aux Biotechnologies » (Monaco, 2004) a contribué à donner à son travail actuel une « couleur locale » moyenâgeuse, renvoyant à une époque où, pour reprendre ses termes, « imagination et science n’étaient pas antinomiques ».
Le rez-de-chaussée de la galerie accueille, pour la première fois, une série de gouaches sur papier de grandes dimensions (environ 180×120 cm) figurant précisément chimères, monstres et hybrides (mille-pattes infini, tête-intestin, épi de maïs transgénico-érotique).
Le sous-sol, lui, abrite trois structures d’ «égo-dancing» dans la lignée du travail de réflexion sur l’auto-érotisme initié avec Philippe Ramette sur les «espaces d’amour». Un minuscule podium supportant un mât et un miroir en pied n’attendent plus que son danseur, ou sa danseuse, qui peut, grâce à ce dispositif, s’auto-suffire, selon la règle « Deux doigts d’amour pour soi-même » chère à l’artiste. Une grande peinture sur toile, inspirée d’une coupe transversale de la langue, complète l’installation, prenant le siège et les outils du goût comme motif même du tableau.

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