DANSE

Petites Formes (D)cousues

06 Juin - 10 Juin 2011
Vernissage le 06 Juin 2011

Il se veut «prospectif et transdisciplinaire, un lieu d’échanges et de rencontres»... le festival des « Petites Formes (D)cousues » ouvre sa deuxième édition sous la direction artistique de Marina Tullio. Quatre jours pour découvrir les résidents de l’année et de jeunes chorégraphes qui flirtent avec la musique ou le théâtre, dans une ambiance festive et conviviale.

Communiqué de presse
Chiara Gallerani, Aina Alegre, Eva Motreff, Jean-Jacques Sanchez, Stéphanie Auberville, Gianfranco Celestino, Françoise Féraud, Marion Faure, Compagnie Keatbeck, Clotilde Tiradritti, Romano Bottinelli, Isabelle Catalan, Agnès Butet
Petites Formes (D)cousues

Réservations: sur place ou pfdc@pointephemere.org

Point éphémère s’engage pour l’exploration en danse contemporaine et lui consacre pour la seconde année consécutive un festival. La programmation reflète les choix artistiques de Marina Tullio, en charge de la danse à Point éphémère, et présente également la recherche des résidents ayant travaillé cette année dans le studio de danse, sélectionnés par Cécile Saint-Paul, artiste invitée.

Petites Formes (D)cousues se veut un festival prospectif et transdisciplinaire, musique, et arts visuels se frotteront à la représentation du corps dans la danse.
Des propositions d’artistes émergents évoluent aux côtés d’artistes plus connus, de manière inédite.

L’idée de découverte, de rencontre et d’échange entre les artistes et pour les publics est fondamentale. La programmation offre au spectateur la possibilité de circuler d’un champ artistique à un autre, et de s’immiscer au sein des propositions artistiques via des appels à projets, les performances, d’un espace de Point éphémère à l’autre.

Le festival Petites Formes (D)cousues marque un temps fort de visibilité du travail des résidents, révélant le processus de création artistique au travers de petites formes comme « faites maison ».

Les chorégraphes investissent l’espace urbain (Jean-Jacques Sanchez) et en analysent les trajectoires (Compagnie Héliotropion) mais aussi les incidents du quotidien (Compagnie AAC). L’urbain prend corps dans la ville. L’angle sociologique est aussi abordé avec Romano Bottinelli qui interroge les habitants sur leurs besoins, tout comme Stéphanie Auberville qui compile avec La Mécanique du oui l’acceptation tacite des règles pour vivre en communauté. Une poésie dansée née du documentaire social, reflétant un instantané de la société.

De manière plus éparse, certaines gestuelles ne se situent pas dans ces thèmes. Le Collectif Larsen invite le jeune public à une réflexion écologique dansée. Quant à Françoise Féraud, elle crée un « solo à plusieurs » sur fond de cadavre exquis. Gianfranco Celestino explore l’intime à travers un carnet de voyage dansé. Aina Alègre donne une performance en partant de la figure de la victime dans les films fantastiques et les icônes baroques. Isabelle Catalan, accompagnée d’un guitariste, évoque un des moments de l’étrange cabaret de cauchemar issu de la pièce Dirty. Fa’j de la Compagnie Ortema développe le langage spécifique des corps et celui induit par la musique. La Compagnie Keatbeck, avec Showtime, Folks ! recherche une forme métissée de danse, de chant et de vidéo, offrant un dispositif complet. C’est accompagnée de Frédéric Danos que Chiara Gallerani nous propose des digressions et sauts d’humeurs dansés dans Late Show : tout est dans le titre.

D’autres pratiques artistiques s’invitent dans ce festival aux formes décloisonnées : deux expositions photographiques de Céline Barrere et Maïa Roger accompagnent les travaux chorégraphiques de La Compagnie Keatbeck et du Collectif Larsen.

En clôture de festival, une soirée musicale avec les P.O.U.F. et Judith Grynszpan mène le spectateur sur la piste de danse…

Programme

Aina Alegre, La Maja desnuda dice
Lundi 6 Juin, à 20h30
Mardi 7 Juin à 20h30. Salle de concert.

« La figure de la victime dans les films fantastiques, les célébrités aux destins tragiques, les icônes de la peinture baroque, « Lamentation » de M. Graham, voilà mon corpus de départ. Mon envie serait de convoquer ces figures sans utiliser d’artifice, mais plutôt en les faisant apparaître dans une même unité d’espace et de temps. Mon désir serait de parvenir à traverser ces figures récurrentes sans le symbolisme et la mise en scène, juste par le geste. »

Chiara Gallerani, Late Show : tout est dans le titre
Mercredi 8 juin à 19h
Vendredi 10 Juin à 18h. Studio de danse
 
Late Show : tout est dans le titre, où comment en procédant par digressions, sauts d’humeur et cascades d’associations, on arrive d’une photo prise dans Broadway à l’automne 2010 à parler de toute autre chose par la multiplication des sujets et connexions diverses.
« Ah les titres ! C’est un peu comme quand on cherche les noms de ses enfants, on passe des heures à les tester et puis il arrive qu’on leur donne des noms qu’ils vont détester toute leur vie ! Voilà pourquoi un titre ce n’est pas rien ! Car il faudra le répéter à chaque fois qu’on te demande : « Ahhh ! et quel est le titre ? » et c’est bien d’être fier de son titre, choisi parmi d’innombrables possibilités. Là par exemple, j’en ai répertorié au moins une vingtaine et je n’en suis qu’au début. Plusieurs catégories s’en dégagent dont une qui est constituée par ceux en anglais ; je n’ai pas cherché dans d’autres langues car l’anglais que je parle peu et mal est incontestablement la langue la plus internationale. Voilà ce que ça donne : Greetings et Middle Class se passent de commentaire mais encore Something Goes to Give du film inachevé tourné par Georges Cukor avec Marylin Monroe juste avant sa disparition, et qui en français donne Quelque chose doit craquer, c’est pas mal, ça pose tout de suite un truc et ça crée une tension. Puis viennent les titres appartenant à une catégorie qui se veut, comment dire, plus abstraite comme par exemple Vu d’ici, Le rectangle, le cercle et pour finir la ligne droite et un très classique Vice de forme, d’autres plus évocateurs de compétences insoupçonnées comme Maîtresse à tout faire ou façon sagesse populaire : Tout est bon dans le cochon. A suivre, nombre limite de caractères atteints (1459). »

Collectif Larsen, Eva Motreff, Les Animaux du bois malmené
Lundi 6 Juin à 14h30.
Jeudi 9 Juin à 14h30. Studio de danse, jeune public.

Le collectif Larsen s’est inspiré de l’univers de Maia Roger afin d’engager un nouveau projet artistique qui mêle corps en mouvements, projections photographiques, images animées et vidéos champêtres. Cette création cherche à ouvrir de nouveaux espaces artistiques et scéniques avec, pour perspective, d’alerter une nouvelle fois les consciences sur un des aspects de la difficile cohabitation entre l’homme et la nature. 
Inspirée par les paysages et le monde animalier des Pyrénées, cette nouvelle création cherche à associer l’imaginaire aux rêves dans une harmonie végétale flamboyante et mystérieuse mais également à créer un espace où les créatures animées vont se voir confronter à l’expansionnisme violent et naturel des humains, toujours enclins à chercher de nouveaux horizons.

Compagnie AAC, Agnès Butet, Hors circuit
Vendredi 10 Juin à 21h. Studio de danse.

Hors Circuit se trame sur l’idée d’une boucle, d’un parcours qui se ré¬pète et se décline à l’infini, sous différents points de vue, à différents moments de la journée, ici et là. Le déplacement quotidien, la gestuelle automatique de la marche, la récurrence des trajets, s’y confrontent à divers « accidents de parcours ».
Hors-circuit, court-circuit, hors champ, hors saison, autant de supports à ce parcours itératif, ivre, hirsute : Hors circuit ou comment sortir du labyrinthe?
D’abord sous forme d’un solo – avant de devenir une forme collective par accumulation, relais et substitutions de personnages, cette propo-sition chorégraphique rend hommage à tous ces dérapages gestuels, à tous ces comportements «impropres à la consommation» qui résis-tent poétiquement aux puissants systèmes de contrôle des corps, de leur image et de leur déplacement.

Compagnie Azar, Isabelle Catalan, Chaukemar
Lundi 6 juin à 21h.
Mardi 7 juin à 21h. Salle de concert.

« Cette forme performative met en jeu une guitare électrique basse, un ordinateur, un micro, une fourchette, une robe pour travailler la forme d’un striptease à l’envers et d’un concert constituant un des moments d’un étrange cabaret de cauchemar issu de la pièce Dirty, qui trouve son origine dans le roman de Georges Bataille Le Bleu du ciel. Nous revisitons des images archétypales qui s’auto-engendrent et s’auto-dévorent : une poupée sans yeux, une stripteaseuse, une rock star en un concert bruitiste travaillant le fragment, l’informe. »

Compagnie Bottinelli, Romano Bottinelli, Retour sur l’élan

Lundi 6 juin à 19h.
Mercredi 8 juin à 18h. Studio de danse.

« Il y a dix ans, je présentais Two Men Show, une autofiction où la danse était définie comme un outil identitaire. Aujourd’hui, je réitère l’expérience de l’intime avec comme question l’origine, la naissance du corps. Pour y répondre, j’ai vécu sept expériences de vie que j’ai filmées. Je suis parti en mer avec des marins pêcheurs, j’ai demandé aux habitants d’un quartier populaire de Dieppe « De quoi se souvient-on? », j’ai vécu 24h avec une famille d’agriculteurs, j’ai marché sur les plages du Cap Ferret à Soulac sur mer, j’ai dormi dans un palace à Nice, et à Rouen j’ai partagé le crépuscule avec treize jeunes filles. Enfin, à la maternité, j’ai passé treize nuits dans les salles d’accouchements.Partout j’ai fait jaillir la danse dans le quotidien.
Partout j’ai voulu partager un ÉTAT de création.
Partout j’ai tenté de naître, d’entrer dans une dimension où la poésie, la possibilité d’aimer, la mémoire, l’obscurité et la lumière bombardent et se déversent sur chaque instant.
Retour sur l’élan est donc une réflexion intime menée auprès des gens, au gré des rencontres. Autant d’images multipliées qu’une ombre qui se dessine, celle de la source. »

 
Compagnie Héliotropion, Clotilde Tiradritti, Etude pour une chorégraphe urbaine

Jeudi 9 juin à 19h.
Vendredi 10 juin à 17h. Studio de danse.

Danse, voix, musique et nouvelles technologies. Perception du corps en contexte urbain. 
City, in the city, metropolis, cosmopolita, cosmopolite, dans la ville, in the street, dans les rues, nelle strade del mondo, du monde, of the world… Conçu comme un work in progress, ce projet sera présenté en plusieurs étapes jusqu’à sa complète réalisation prévue en 2011. 
La ville se montre pour ce qu’elle est : elle change sans cesse et les corps s’adaptent. Les espaces urbains sont le produit de volontés multiples, parfois contradictoires. Ainsi la ville devient le lieu des imaginaires, un lieu que le corps humain pourrait transformer. II exprime ses sensations, ses perceptions, ses émotions. Corps urbanisé, chorégraphié, enfermé, ritualisé…

Comment imaginer la ville autrement ? Le thème de la ville sur lequel la compagnie se questionne depuis quelques temps, répond à une véritable exigence artistique en vue de la mise en place d’un projet européen pour 2011/12.

Compagnie Keatbeck, K Goldstein et J. Grynszpan, Showtime, Folks !
Mardi 7 juin à 20h.
Vendredi 10 juin à 20h. Studio de danse.

Un sosie enchaine les shows sans vraiment savoir ni pourquoi, ni pour qui, ni comment. Son spectacle se termine, le rideau se ferme et ses 20 minutes de pause s’annoncent bien plus agitées que prévues. C’est l’histoire d’un parcours initiatique imposé par une prise de conscience suivi d’une quête de soi – en forme de flash-back – pour arriver aux questions « et après ? » « 
et si ? »
 « et comment ? ».
Arriver à enfin voir de quoi nous pouvons partir sans artifices, apparats et excuses. Son vrai reflet.
Partant d’un postulat populaire – l’histoire d’un sosie de Michael Jackson – la compagnie KeatBeck propose un regard et une interprétation sur l’art et la société.
Cette célèbre pop star et son univers sont un prétexte pour raconter l’histoire d’un quidam moderne, face aux méandres de notre monde.
Les membres de la compagnie, issus de la génération fast-food, conditionnés à la culture de masse, à l’instantanéité des plaisirs et à la brièveté des désirs, s’interrogent sur la quête d’une identité sans artifice.La compagnie KeatBeck recherche une forme métissée alliant danse, chant et vidéo pour offrir aux spectateurs un dispositif complet, cohérent et attractif.

Compagnie Ortema, Marion Faure,
Fa’j
Mardi 7 juin à 22h. Studio de danse.

Fa’j [faille] est une création où les écritures chorégraphiques et musicales développent un langage spécifique. Le texte suit son cheminement à la rencontre des concepts et contours de l’espace narratif. L’écriture trouve son origine dans l’association de contraintes. L’espace musical : la partition. L’espace scénographique : la foule de pupitres. L’espace du corps : les initiations du mouvement. La rencontre de ces contraintes provoque des événements sur le plateau qui, à leur tour, laissent apparaître une narration, des actions, des mots. L’apparition d’une narrativité échappe ainsi à toute logique rationnelle. Scénographie et écriture corporelle se construisent et se nourrissent entre elles. La foule de pupitres découpent l’espace comme autant de corps froids ou de foules immobiles : 15 pupitres en mouvement pour une scénographie vivante. Ils dessinent et modulent l’espace, sont des obstacles, comme une première source contraignante à l’écriture chorégraphique.

Françoise Féraud, Bodum Bodum (un solo à plusieurs)

Lundi 6 juin à 17h.
Mardi 7 juin à 19h. Studio de danse.

« Bodum-bodum se constitue à partir de brèves séquences de mouvements et de mots que je collecte au gré de rencontres. Des fragments de textes, prélevés dans la revue de poésie Grumeaux, fournissent la trame d’un cadavre exquis où s’agence un « solo à plusieurs ».
Une quarantaine de « chorégraphes » ont collaboré à cet assemblage improbable en proposant chacun un geste ou un mouvement, quelquefois un objet ou une tâche à accomplir, tous ont tiré un bout de texte au hasard dans la revue Grumeaux. Le temps de la mémoire postérieur à chaque rencontre et le travail de la répétition en solitaire ont ajouté des strates différentes… Les surprises du chemin, l’éventuelle fantaisie des situations et des enchaînements, le choix de quelques objets déposés comme des « indices », m’ont entrainée dans une sorte d’enquête à l’envers, pour redonner vie au « cadavre » d’un projet d’abord conceptuel … »

Gianfranco Celestino, Carnet de voyages – Travel Diaries

Lundi 6 juin à 18h

« Lors de chaque résidence mes perceptions, mes réactions personnelles, mes émotions et mes réflexions vont composer une sorte de ‘journal intime’ qui me suivra au cours de mon itinéraire. Comme un coffre qui se remplit peu à peu de souvenirs à chaque arrêt, ce ‘Recueil’ s’enrichit de l’apport des expériences vécues.
Les annotations de ce carnet de voyage seront rédigées à l’aide de différents médias (danse/mouvement, vidéo, son/musique, écriture), afin de réaliser, par la suite, des compositions en petit format (diaporamas, brefs montages vidéo, textes, petites séquences chorégraphiques, etc.), qui vont constituer les ‘petits papiers’ d’un ‘collage en devenir’. »

Le Groupe b, Stéphanie Auberville, La Mécanique du oui

Mardi 7 juin à 18h.
Jeudi 9 juin à 20h. Studio de danse.

Dire oui ? La Mécanique du oui propose de faire émerger et de compiler les contraintes sous-jacentes du vivre ensemble. Si vivre ensemble est l’acceptation tacite de certaines règles, et ainsi, dire oui, la pièce se construit autour d’une litanie d’actions que l’on doit accepter.
Pour cela, un appel à contribution ouvert à tous est lancé. Les personnes envoient sur papier ou par mail une phrase qui commence obligatoirement par « j’accepte » et qui parle de leurs liens avec leur ville.
Toutes les contributions sont intégrées au spectacle. La pièce procède à une accumulation de phrases. Elle mélange ainsi des contributions de Paris, Grenoble ou d’ailleurs, dans le but de faire émerger une multitude de points de vue, une diversité, une poésie.
La pièce alterne des moments de danse, des temps de paroles où les contributions sont dites. D’une manière cinématographique les phrases servent de sous titres et ponctuent la pièce. Avec tout un jeu de décalages, de paradoxes ou de contradictions, la mécanique du oui tente de répondre aux questions de qu’est-ce-que vivre la ville, et de comment s’approprier les espaces urbains.

Sanchez et cie, Jean-Jacques Sanchez, Le Temps d’une ville
Jeudi 9 juin à 18h.
Vendredi 10 juin à 19h. Studio de danse.

« Nous nous interrogeons sur l’expression de la danse et/ou de la parole dans l’espace de jeu. Nous mettons en question la distribution des rôles, les conventions spatiales, le poids des mots, la légèreté du geste. Nous cherchons des prétextes à la danse plus appropriés, ce qui pourrait convenir dans l’instant au gré des situations qui s’enchaînent. »

Mais aussi deux expositions et des rendez-vous participatifs, voir le programme sur le site du Point Ephémère

critique

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