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Peter Doig : Charley’s Space

Forêts bucoliques, scènes de lac, paysages de nuit, etc., souvent inhabités. Une importante série de peintures à l’huile aux couleurs chaudes et vives empreintes de romantisme, conçues à partir de photos : une magnifique peinture de paysage, sans ironie ni naï;veté.

— Éditeurs : Carré d’art, Nîmes / Bonnefantenmuseum, Maastricht / Hatje Cantz, Ostfildern-Ruit
— Année : 2003
— Format : 25 x 28 cm
— Illustrations : nombreuses, en couleurs et en noir et blanc
— Pages : 143
— Langues : français, anglais
— ISBN : 3-7757-1333-6
— Prix : 37 €

Préface
par Alexander van Grevenstein (p. 9)

Peter Doig s’inscrit profondément dans la tradition du paysage peint. En même temps il adopte l’attitude naï;ve du coureur des bois ou chasseur de la Prairie canadienne. Il a un esprit de pionnier. Les lois de la nature étant aussi contraignantes que celles de la peinture, il n’est pas question de les changer, il ne reste qu’à suivre sa propre voie. À l’instar de surréalistes tels que Picabia et Magritte, comme Warhol et, plus récemment, le peintre René Daniëls, il ne pratique pas la technique de la composition (classique), mais celle du montage. Alors que le croquis se met entièrement au service de l’œuvre définitive, les captures d’écran et les extraits de montage attestent d’une certaine autonomie. Elles jouent un rôle clé dans la version autorisée ou sont démonstrativement vouées au rebut. Mais même alors, ce n’est pas encore la fin du monde puisqu’elles participent d’une sous-culture dont la dynamique n’a rien à envier à la culture officielle. Bien au contraire.

C’est ce qui explique la grande confiance que nous avons dans les images médiatrices qui naissent de l’interposition d’une caméra. Peter Doig partage, lui aussi, cette confiance. Pour ses dessins et ses peintures, il ne s’inspire jamais directement de la nature. Si bucoliques soient-ils, ses paysages, bosquets, rivières ne sont jamais peints ou dessinés « en plein air ». Ils sont extrêmement construits et font penser indéniablement à un atelier, un espace mental. Ils sont nés dans une chambre noire et montrent sans gêne les traces des remaniements subis. Leur lumière est aussi artificielle que celle d’un film.

(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions du Carré d’art, musée d’art contemporain de Nîmes)

L’artiste
Peter Doig est né en 1959 à Edinburgh, Écosse. Il vit à Trinidad depuis 2002.