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Penser la ville par l’art contemporain

Contributions d’architectes, d’urbanistes et d’artistes autour du thème de l’art et la ville. Comment les œuvres d’artistes s’inscrivent dans l’espace public ? Quelle place pour l’artiste dans la ville ? A travers quelques exemples de réalisations d’artistes (Daniel Buren, Yann Kersalé, Dani Karavan…), se dessinent plusieurs réponses exposées ici.

— Auteurs : sous la direction d’Ariella Masboungi : François Barré, Jean-Pierre Charbonneau, François Delarue, Nathalie Dubois, Mario Gandelsonas, Dani Karavan, Yann Kersalé, Gaétane Lamarche-Vadel, Dominique Perrault, Alfred Peter, Mustapha Sanaoui, Michael Schwarze-Rodrian, Jean-Dominique Secondi, Philippe Trétiak
— Éditeur : Éditions de la Villette, Paris
— Collection : Projet urbain
— Année : 2004
— Format : 16 x 24,50 cm
— Illustrations : nombreuses, en couleurs et en noir et blanc
— Pages : 112
— Langue : français
— ISBN : 2-903539-92-8
— Prix : 14 €

L’art fabriquant de ville
par Ariella Masboungi (extrait, p. 7)

L’art fabricant de ville : ce thème, plus ciblé que celui de l’art dans la ville, prolonge la réflexion ouverte par deux ouvrages précédents, l’un sur le paysage, l’autre sur la lumière, pour penser la ville et enrichir les champs disciplinaires de la conception urbaine. L’approche se veut cumulative, partenariale et non corporatiste. Si les paysagistes peuvent être urbanistes à part entière et si certains concepteurs lumière s’engagent dans l’aménagement urbain, les artistes, tout en s’y intéressant, sont certainement les plus éloignés de l’urbanisme, se pliant moins aisément aux demandes exigeantes et multiples du projet urbain.

Les relations des trois démarches avec l’urbanisme sont certes complexes et les frontières entre elles parfois ténues. La lumière rejoint l’approche artistique et le concepteur urbain peut développer des postures artistiques, tel Dominique Perrault quadrillant la friche de Caen ou Jean Nouvel à Morat pour l’Expo 02 en Suisse, faisant amerrir son monolithe sur le lac de Neuchâtel comme un objet mythologique et proposant à une cité médiévale un dialogue violent et magique entre patrimoine et modernité. Les expériences analysées dans ce livre cumulent parfois les approches, comme l’Emscher Park où se marient paysage, lumière et art, au service d’une stratégie urbaine et culturelle puissante. Si ce cas reste unique et idéal, il n’en montre pas moins la pertinence de la concentration des talents sur un territoire. Nombre de projets témoignent avec bonheur de conceptions communes, comme la place des Terreaux à Lyon, où se combinent les talents d’un architecte, d’un artiste et d’un éclairagiste. Ou encore l’association Michel Corajoud — Laurent Fachard sur le parc Gerland.

(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions de la Villette)