ART | EXPO

Penelope today

26 Sep - 31 Oct 2014
Vernissage le 26 Sep 2014

Le travail de Patrice Pantin implique une succession d’actions, de gestes précis comme dans un rituel ou une performance, qui lui permettent d’élaborer des œuvres à la fois complexes et éthérées. Le papier est pour lui un lieu d’expériences, d’inventions perpétuelles et de prises de risques considérables en regard du temps passé à réaliser l’œuvre.

Patrice Pantin
Penelope today

Cette troisième exposition de Patrice Pantin à la galerie AL/MA permettra de revenir sur la pratique du dessin très exceptionnelle de cet artiste. On pourrait résumer chacune des phases de son processus en reprenant la synthèse de Jacques Py: «recouvrir, entailler, enflammer, peindre, dépouiller.»

«Cette énumération de verbes transitifs implique une succession d’actions et un rôle important du corps agissant et percevant simultanément. La récurrence de gestes, procédés et matériaux dans la pratique de l’artiste traduit une forme d’organisation quasi rituelle d’un travail dont la part performative n’est pas négligeable. L’incision du papier, opérée à la verticale, ainsi que la décrit Patrice Pantin au cours d’un entretien, «debout en appui» rappelle les rituels de scarifications et de tatouages.

Si le corps est présent par l’analogie qui peut s’opérer entre le papier et la peau (analogie que formule l’artiste au cours du même entretien, en évoquant son attachement pour le Suicide de Lucrèce peint par Cranach), il l’est d’abord par l’acte complexe de production de la peinture.» (Cédric Loire)

Cette définition du mode opérationnel de Patrice Pantin convient toujours pour définir certaines séries, Constellations, Raclures, etc., alors que d’autres, plus récentes font apparaître des procédés de déplacement, de transfert de surfaces sur le papier.

Depuis un an, d’autres manipulations sont venues s’ajouter à la longue énumération des gestes. L’un de ces processus consiste à transférer une fine pellicule de peinture sur le support incisé. Cette surface en se rétractant se tend, se rompt et dessine une nouvelle image, une sorte de cartographie qui imite la photographie. Subsiste l’impression de se pencher sur un détail sans pouvoir en identifier l’origine.

Pour Patrice Pantin, le papier est depuis longtemps le lieu d’expériences complexes, d’inventions perpétuelles, de prises de risques considérables en regard du temps passé à réaliser l’œuvre. C’est un territoire sur lequel chaque centimètre conquis est une victoire, non seulement sur le temps mais aussi sur le doute.

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