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Pelures de Guerre

04 Nov - 23 Nov 2014
Vernissage le 04 Nov 2014

Le travail de Fernande Petitdemange ne se veut ni spectaculaire, ni séduisant, ni complaisant. Elle collecte avec patience des objets issus du règne animal, végétal et minéral à la manière d’un cabinet de curiosité. Ces objets sont les fragments d’un monde rendus invisibles par leur banalité et révélés par la photographie, pièce à conviction de leur existence.

Fernande Petitdemange
Pelures de Guerre

«Pelures de Guerre» réunit aujourd’hui une quarantaine de photographies noir et blanc d’objets issus de la collection du Musée mémorial du Linge 1914-1918.

En vingt ans d’un parcours photographique très personnel, Fernande Petitdemange s’est patiemment constituée son cabinet de curiosités sur le modèle de ceux des XVIe et XVIIe siècles. Microcosme où figurent les trois règnes — animal, végétal et minéral — aux côtés des productions humaines, son œuvre se présente comme un immense album réunissant les souvenirs de ses rencontres. Comme les curieux de la Renaissance, elle est séduite par l’accidentel, les phénomènes de transition, l’ambiguïté, la part d’humanité des minéraux ou des végétaux, les objets porteurs d’une signification et détournés de leur fonction initiale, abaissant les frontières entre les différents règnes, contribuant à leur interpénétration.

Si Fernande Petitdemange partage leur goût pour l’hétéroclisme et l’étrange, elle sauve de l’oubli et du chaos non pas ce qui est beau, rare ou extraordinaire, mais ce qui est considéré comme les insignifiants fragments d’un monde, rendus invisibles par leur banalité. Elle invente le cabinet de curiosités moderne où le résidu devient prépondérant et précieux, projeté en avant par contraste avec le fond blanc et irréel du support photographique. Il apparaît telle une icône sans ombre flottant dans l’écrin de cet espace immatériel.

Avec la rigueur du collectionneur, elle accorde à chaque sujet le même traitement, les mêmes égards, le même regard, la même absence de couleur et un format photographique identique. Il n’y a plus d’échelle, ni de temps, ni de valeur. Les uns s’intègrent aux autres, affirmant néanmoins chacun leur particularité et leur individualité, la photographie devenant la pièce à conviction de leur existence.

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