ART | EXPO

Peintures

30 Mar - 30 Avr 2010
Vernissage le 30 Mar 2010

Debora Hirsch saisit avec un mimétisme extrême les traits des grands noms du XXe siècle, et rapprochent ses peintures de la photographique. Elle les assortit d’une «histoire» personnelle, qui devient le pendant du portrait.

Communiqué de presse
Debora Hirsch
Peintures

L’ensemble des pièces présentées à la School Gallery ont été réalisées pour cette première exposition personnelle de l’artiste en France. Pas tout à fait une inconnue pour certains collectionneurs français, deux grands formats présentés dans le Off de la Fiac et au salon Art Paris l’an passé sur le stand de cette jeune galerie parisienne ont
depuis rejoint deux collections françaises, le portrait de Carla Bruni Sarkozy et de sa moitié présidentielle, au propre comme au figuré, et celui de Malcolm X ayant été acquis par la Fondation Frances récemment inaugurée à Senlis.

Le portrait de Brigitte Bardot trône quant à lui en bonne place dans l’exposition rétrospective consacrée à la star par le Musée Landowski, prêt d’un autre collectionneur. Le titre de l’exposition annonce la couleur. Ce nouvel ensemble de peintures à l’huile sur toile, intitulé «Stories», réalisés par l’artiste brésilienne Debora Hirsch dans son atelier milanais, enrichi d’un nouveau volet ses précédentes séries «Item» et «File», directement inspirées des couvertures de magazines anglo-saxons Time magazine et Life magazine.

Comme dans ses premiers portraits de célébrités, le visage occupe tout l’espace de la toile, seul le titre de la série venant s’inscrire dans le haut de la peinture, comme pour estampiller le tableau et le rattacher à un portrait d’ensemble de l’actualité «people» contemporaine. Cette quadra, qui vit et travaille en Italie depuis de nombreuses années, saisit avec une acuité extrême les traits de caractère de ses modèles, portraits plus vrais que nature, qui font penser à des clichés photographiques plus qu’à de la peinture, le côté lisse de la matière accentuant l’analogie. Cette représentation trait pour trait, quasi mimétique, s’inscrit dans la tradition du genre du portrait européen tout en le renouvelant puisque si l’artiste choisit la ressemblance littérale, elle l’assortit d’une «histoire» personnelle, qui devient le pendant du portrait et le moyen d’en décoder les intentions.

Les toiles, toutes de la même dimension (40 x 32 cm) et accompagnées d’un texte en regard, composent une galerie contemporaine saisissante de véracité, tous les protagonistes, nés au XXe siècle, ayant chacun à leur manière contribué par leurs histoires personnelles à écrire l’histoire avec un grand H. Celle des arts en général avec des figures marquantes, icônes du cinéma avec deux magnifiques portraits de James Dean à la fleur de l’âge et d’un Marlon Brando saisissant, plus loin la diva Callas côtoyant les stars Bardot et Marilyn, rayonnantes de sensualité, tandis qu’en vis-à-vis s’exposent les grands noms de l’art contemporain, Klein, Man Ray ou Duchamp, accompagnés de Chopin pour la musique et enfin de Pelé, plus vrai que nature en digne représentant des sportifs.

Autre monde, autre facette de ce melting-pot, qui «peopolise» à outrance tous les grands de notre temps, avec les portraits de deux souverains pontifes; celui de Jean Paul II incarne l’homme de pensée et de sagesse tandis que son successeur, dans un flou presque inquiétant, comme pour stigmatiser toute l’ambiguïté et la personnalité trouble de ce personnage publique controversé, aura racornie qui transparaît dans la peinture sans concession de Debora Hirsch.

Les hommes d’état ne sont pas en reste, largement représentés comme pour montrer combien leurs histoires personnelles ont pris le pas sur leurs actions proprement dites, presque un G7 reconstitué, les épouses starisées occupant le premier rang avec deux visages floutés et presque hilares de Michelle Obama et Carla Sarkozy. Sont aussi au rendez-vous, le président de son pays natal, l’éxécution de la barbe de Lula est étonnante de réalisme, sans oublier les Poutine, Obama, Sarkozy ou Hillary Clinton.

La peinture de Debora Hirsch pourrait apparaître comme un stéréotype expressif voir daté au regard des audaces de la peinture contemporaine, mais sa théâtralité expressionniste et le parti pris d’accompagner chaque portrait de son pendant «stories», histoire plus ou moins fictive, inscrit résolument ce travail dans la contemporanéité, tel un portrait interactif à l’heure de l’internet et de facebook, qui admettrait les contributions externes. Ces portraits sont d’abord et avant tout un appel de l’artiste à revisiter l’histoire, une adresse aux spectateurs pour se réapproprier ces icônes, avec toutes leurs contradictions d’hommes et de femmes de notre temps.

AUTRES EVENEMENTS ART