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Pasolini Roma

Cet ouvrage fait suite à l’exposition «Pasolini Roma» présentée à la Cinémathèque française de Paris. Il retrace le parcours de ce cinéaste italien aux multiples visages, à travers des textes et des photographies. Il tisse également au lien qui unissait Pasolini à la ville de Rome.

Information

Présentation
Jordi Ballo
Pasolini Roma

Pier Paolo Pasolini est avant tout connu du public comme cinéaste, mais il fut aussi poète, philosophe, linguiste, romancier, dramaturge, chroniqueur virulent, acteur occasionnel peintre intimiste et homme engagé.

Il demeura, jusqu’à son assassinat en 1975, l’un des personnages les plus controversés de la société d’après-guerre italienne.

L’exposition «Pasolini Roma» a choisi d’approcher l’œuvre de cet artiste à travers le rapport qu’il entretenait avec la ville de Rome.

Rome n’a pas été un décor ni un simple lieu de vie. Il a connu avec cette ville une relation passionnelle, avec des sentiments mêlés de haine et d’amour, des phases d’attraction et de rejet, des tentations d’éloignement et les plaisirs du retour. Elle a été le principal combustible de cette incroyable énergie de création et d’interventions que Pasolini a déployée pendant ces 25 années de vie artistique et publique.

L’exposition permet également d’entrer de plain-pied dans tout ce qui le constitue et le définit: l’amitié, la littérature, la politique, l’amour, le sexe, le cinéma.

Ce catalogue peu ordinaire propose une immersion dans le processus de création grâce au flux continu de documents qui défilent sous nos yeux, ponctués par des feuillets portant la parole de l’artiste (nombre de ces textes sont publiés en français pour la première fois, ou totalement inédits).

Ce sont ainsi ses lettres, manuscrits, poèmes, scénarios qui viennent enrichir et expliciter, sans en interrompre la progression, les photographies issues d’archives familiales, les coupures de presse, les photographies de plateau et photogrammes de films, et les œuvres picturales de cette ancien élève de Longhi.

L’ouvrage regroupe également des entretiens inédits avec ses amis ou collaborateurs comme Bernardo Bertolucci, Enio Morricone, Dacia Maraini, ou encore Ninetto Davoli. Tous contribuent à nous éclairer sur son œuvre et sur l’atmosphère intellectuelle de toute une époque, à la lumière de son amitié avec des auteurs, tels que Moravia et Allen Ginsberg, ou encore avec des grandes actrices comme Maria Callas et Anna Magnani.

Enfin, des introductions synthétiques à chaque section et des commentaires d’images par les commissaires de l’exposition, Jordi Ballo, Alain Bergala et Gianni Borgna, analysent pour le lecteur les thématiques clés présentes dans son œuvre.

«Pier Paolo est devenu romain, même s’il a gardé envers Rome une certaine distance critique et linguistique. Il a acquis une connaissance profonde du romanesco (dialecte romain), mais il va de soi qu’il ne le parlait pas comme Sergio Citti ou moi; il en faisait un usage littéraire, il se servait du discours indirect libre à la manière de Gadda; dans une certaine mesure, il mimait ce dialecte.

Il vous faisait sentir toute la saveur de cette réalité, mais il en donnait une représentation qui n’avait rien de naturaliste. Il disait lui-même qu’il était favorable de toute son âme à ce peuple qu’il aimait, mais qu’il lui était aussi opposé, en raison de sa propre «situation paternelle traîtresse».

Cette dichotomie, cette conflictualité entre son moi narcissique bourgeois et son moi désireux d’échapper à ce piège pour s’aventurer dans un univers qu’il jugeait sacré, cette contradiction est en quelque sorte le fondement de toute sa poétique.»
Vincenzo Cerami

Avec la participation de: Jordi Ballo, Gianni Borgna, Alain Bergala, Pier Paolo Pasolini.
Et des entretiens avec: Alberto Arbasino, Bernardo Bertolucci, Vincenzo Cerami, Ninetto Davoli, Dacia Maraini, Enio Morricone, Nico Naldini.

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