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Parcs et jardins

15 Mai - 06 Sep 2014
Vernissage le 15 Mai 2014

Chacun des tableaux de Maya Andersson est conçu à partir d’une émotion, d’une anecdote ou d’un souvenir. Ses peintures récentes évoquent des «paysages» qui se réfèrent à un endroit vu et parcouru, avec ou sans l’intention d’en faire un tableau. Sous le pinceau de Maya Andersson, ils deviennent d’étranges théâtres d’ombres, faits de décors oniriques.

Maya Andersson
Parcs et jardins

Maya Andersson présente à l’Artothèque ses peintures récentes autour de sa série Parcs et jardins ainsi que des grands dessins au fusain de 2010. Ce sont des «paysages» dans l’acceptation du choix d’un sujet pictural et de sa représentation qui se réfère à un endroit vu et parcouru sans ou avec l’intention d’en faire un tableau. On est là, on regarde, la lumière et l’atmosphère sont telles, c’est un ensemble de sensations qui font que «soudain on voit quelque chose».

Le paysage est tellement vaste, infini que c’est l’émotion colorée ou atmosphérique qui va animer l’artiste. Dans un parc qui a quelque chose de fabriqué, maîtrisé, calibré, social, construit pour la promenade et ponctué par des sculptures souvent très kitschs comme à San Francisco (un parc immense, des serres, des zones africaines, un jardin japonais) ou à Lausanne (le parc du Denantou), les œuvres du sculpteur Marcel-Edouard Sandoz côtoient les bosquets placés de telle sorte que le regard suit certaines perspectives bien précises, superbe témoignage des jardins paysagers comme ils étaient imaginés au XIXe siècle.

Maya Andersson se laisse alors guider par la peinture, ses Parcs et jardins deviennent d’étranges théâtres d’ombres, faits de décors oniriques. Elle aime depuis l’enfance la peinture de Félix Vallotton, on retrouve son influence dans ses grands aplats de couleur qui dévorent l’image jusqu’à parvenir à un dépouillement, une rigueur tout à fait admirable.

«L’art a toujours été pour moi une préoccupation et un repère. Impressionnée par les natures mortes de Morandi, les intérieurs de Marius Borgeaud, le point de vue de Degas, les paysages d’Hodler, la virtuosité de Picasso, la lumière et les matières de Vermeer, la force des compositions de Fernand Léger, j’ai souvent fait des copies, des collages ou des assemblages à partir de certains de leurs tableaux. C’est la peinture qui m’a appris à peindre.
Comment peindre et surtout quoi peindre aujourd’hui? J’ai l’impression que depuis longtemps on ne fabrique plus que des ready-mades, même si nous les peignons «à la main».

Chacun de mes tableaux est conçu à partir d’une émotion, d’une anecdote ou d’un souvenir. Je fais une peinture ordinaire. Je peins des choses qui m’entourent associées à d’autres que je vois dans les musées ou dans les livres. Ces choses ne sont pas représentées par imitation mais plutôt par là où elles font signes. Comme on vide ses poches sur la table en rentrant d’une promenade, les choses sont posées sur le tableau.
Cette surface colorée reçoit et fait voir les quelques indices propres à chaque énigme: un oiseau, un papillon, quelques tessons, deux sandales, un chat, une chaise, une figue, un tapis, une table, une tache, un bouquet ou quelques feuilles. On peut aussi y voir ce qu’il y a entre ces choses, entre une figue et un oiseau, entre deux fragments, entre deux chaises, entre le tableau et la fenêtre, entre le sol et la table, etc.

Chaque tableau est un agencement, un collage, une construction qui ne respecte aucun ordre préétabli, aucune règle extérieure à lui-même. C’est une sorte de dépôt (territoire) qui s’organise (se construit) en fonction des choses trouvées et choisies (formes, couleurs, matières). C’est peut-être aussi une machine autonome dont les diverses pièces tiennent ensemble à condition qu’elles soient bien boulonnées. Les citations et les emprunts avoués dans mes tableaux ont l’avantage de rendre à la peinture ce qui lui appartient. En toute humilité, mon sujet est la peinture.»
Maya Andersson

Vernissage
Jeudi 15 mai 2014 à 19h

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