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Panorama 5

Catalogue de l’exposition des travaux d’élèves (parmi eux Gary Hill) et des professeurs invités (Grégory Chatonsky, Bruno Dumont, etc.) du Fresnoy, studio national des Arts contemporains, pour l’année écoulée. Installations et vidéos ont la part belle et témoignent de la grande vigueur de cette école et des arts qu’elle défend.

— Éditeur : Le Fresnoy, Tourcoing
— Année : 2004
— Format : 20,50 x 27,50 cm
— Illustrations : nombreuses, en couleurs et en noir et blanc
— Pages : 120
— Langues : français, anglais
— ISBN : 2-9519186-3-1
— Prix : 15 €

Préface
par Marianne Alphant (extraits, p. 5, 7 et 8)

Il construit une balançoire musicale suspendue entre deux roues. Il fabrique un papier pour emballer des baguettes de pain, à partir de dessins d’enfants. Il photographie l’intérieur d’un immeuble comme s’il passait à travers les murs. Il projette sur écran une image dont la forme fluctue avec le Nasdaq. (…)

Il y a de l’inventaire à la Prévert dans une exposition collective, ou un peu de ce fantastique dont parle Michel Foucault, à propos d’un texte de Borgès cité dans Les mots et les choses. (… ) S’agissant de « Panorama », l’exposition annuelle du Fresnoy, Studio national et de l’étonnante diversité des Å“uvres proposées par les jeunes artistes, on dira que le visiteur risque, là aussi, d’être confronté à une sorte de limite : non pas tant à « l’impossibilité nue » de voir, de regarder, de comprendre « cela » qu’à celle d’unifier tant d’expériences proposées, de saisir ce que ces travaux, ces projets, ces Å“uvres ont de commun.

Inclassables, ces travaux ? On dira que non : ils relèvent de l’époque autant que de pratiques déjà codifiées, cinéma, vidéo, performance, nouveaux médias. Il suffit d’ailleurs de parcourir une biennale pour découvrir l’inventivité sous ses formes les moins prévisibles. Mais le visiteur d’une biennale, s’il ne sait pas d’avance ce qu’il va voir, s’attend à retrouver le travail d’un certain nombre d’artistes qu’il connaît déjà. Rien de tel dans un lieu d’expérimentation comme Le Fresnoy. À l’exception des artistes invités, personne de connu, encore ici. Parcourir « Panorama », c’est s’affronter à du Jamais vu, selon le titre choisi cette année pour l’exposition.

(Texte publié avec l’aimable autorisation des éditions du Fresnoy)