ART | EXPO

Paintings and Drawings

17 Jan - 15 Mar 2014
Vernissage le 17 Jan 2014

Gregory Cumins tend à confondre en un seul plan image et espace, comprimant le volume en une seule couche. Ses tableaux nous montrent des figures systématiquement seules au milieu de monochromes qu’il recouvre d’aplats translucides. Ces silhouettes sont peintes d’après des photos provenant d’un site internet du ministère de la défense américain.

Gregory Cumins
Paintings and Drawings

Gregory Cumins a étudié la sculpture à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris avec l’artiste anglais Richard Deacon.

Profondément marqué par cet apprentissage, sa peinture tend à confondre en un seul plan image et espace, comprimant le volume en une seule couche, comme pour désorienter le spectateur.

Ses tableaux récents nous montrent des figures systématiquement seules au milieu de monochromes qu’il recouvre d’aplats translucides.

Ces silhouettes, très réalistes, sont peintes d’après des photographies provenant le plus souvent d’un site internet du ministère de la défense américain dont l’objectif est de redorer l’image du pays en exposant des photographies prises par les militaires. Il en ressort des représentations de civils irakiens et afghans, le plus souvent des enfants, apparemment heureux, qui tendent leurs bras aux soldats.

Dans ses grands formats, Gregory Cumins reproduit ces personnages à échelle réelle. En les isolant il leur permet à la fois de prendre corps dans notre espace et de nous échapper. Le sujet et le spectateur se retrouvent dès lors, l’un et l’autre, impuissants, pris au piège en terre inconnue; le pathos et la confusion deviennent le terrain émotionnel dans lequel les figures se dressent.

Une fois le tableau recouvert d’une couche de peinture translucide, l’individu est figé dans une posture qui semble vibrer; l’aspect dramatique de la scène devient plus palpable bien que l’artiste ait pourtant pris préalablement soin de l’effacer.

Utilisant le caractère mémoriel de la photographie, émotionnel de la peinture et physique du tableau, Gregory Cumins arrive à comprimer en un seul plan les quatre dimensions que forment l’espace et le temps. Il ne s’agit là ni d’abstraction ni de figuration mais de quelque chose qui se situe entre les deux. Une nouvelle dimension émerge du tableau: un espace ambigu où le spectateur prend alors soudainement conscience de la réalité du temps, suspendu et flou.

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