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Painting

26 Jan - 23 Fév 2013
Vernissage le 26 Jan 2013

Ces dernières années, Merlin James a produit un nouveau genre de peintures conçues sur des supports semi-transparents et dont les cadres font partie intégrante de l’œuvre. Ces cadres d’un genre conventionnel, ainsi que la structure des barres de tension que l'on aperçoit à travers, sont fabriqués à base de matériaux récupérés, d’aspect modeste.

Merlin James
Painting

«La peinture dans sa diversité et ses strates historiques est un des sujets de prédilection de Merlin James et, parfois même, le point de départ de son travail. Ses peintures sont d’humeur et de style si changeants, qu’il est difficile de décrire ou même d’imaginer une peinture caractéristique de «Merlin James». Et pourtant, prises dans leur ensemble ses Å“uvres font totalement sens et expriment la liberté infinie de l’artiste ainsi que la vitalité tenace de ce medium.»
Matthew Higgs, in Art Forum, Décembre 2011

Ces dernières années, Merlin James a produit un nouveau genre de peintures conçues sur des supports semi-transparents et dont les cadres font partie intégrante de l’œuvre. Ces cadres d’un genre conventionnel, ainsi que la structure des barres de tension que l’on aperçoit à travers, sont fabriqués à base de matériaux récupérés, d’aspect modeste, «low Tech», pour être réutilisés en tant qu’objets d’art «High Tech». Les scènes picturales apparaissent alors comme une surimpression se détachant tout particulièrement du support qui lui sert, par la même occasion, de toile de fond. Les profondes et incessantes recherches de Merlin James sur la nature même de la peinture continuent de surgir au travers de l’usage récurrent de motifs abstraits, architecturaux, topographiques, voire érotiques. Les images qui en résultent fonctionnent autant comme une expérimentation esthétique qu’ils constituent en parallèle un récit poétique de l’expérience humaine.

Ara Merijan décrit, dans Frieze (Nov. 2011), comment son univers incorpore de multiples et déconcertantes couches, à la fois matérielles et métaphysiques, dans un travail à la fois tenace, espiègle et paradoxal et qui oscille entre le cérébral et l’élémentaire de la peinture. Le ton peut parfois être mélancolique et tourmenté et d’autres fois pirandellien. Le style et la manière varient de façon imprévisible. Depuis toujours, le travail de Merlin James s’attache aux questions de genre, de convention et d’artifice, interrogeant ainsi le langage de la peinture et la nature de l’expérience esthétique.

En parallèle de ses «œuvres-châssis», Merlin James continue bien sûr de peindre sur toile, utilisant comme toujours sciure et cheveux et autres éléments peu conventionnels. Son travail peut paraître abstrait, et /ou évoque une grande diversité de «sujets» — têtes, animaux, figures emblématiques, canaux, ponts, ciels. De petits bâtiments vernaculaires d’époque indéfinie — moulins, domaines, usines désaffectées, immeubles — se retrouvent souvent dans ses toiles, soit par l’expression directe du motif, soit parce qu’ils sont incorporés physiquement sous la forme de modèles miniatures de bâtiments construits à base de déchets et de fragments de bois. Par ces différentes manières, Le peintre évoque de vastes étendues, des veduta incitant à la rêverie, telles des promenades mémorielles.

La pratique développée par Merlin James au cours de ces trente dernières années se situe à l’avant-poste du «renouveau» actuel de la peinture, et notamment celle de la scène anglo-saxonne. La retenue et la posture critique de l’artiste, qui se veulent d’abord l’expression d’une mise à l’écart, se démarquent largement du post-modernisme en agissant comme un «bouclier» réflexif contre des tendances artistiques plus agressives. Ces dernières années, la sexualité désarmante de l’œuvre et l’exploration de formes émotionnellement connotées telles que le paysage marin ou le portrait, réaffirment une certaine foi (bien que résolument matérialiste) en l’aptitude de l’homme à ressentir, à produire du sens et à s’exprimer. Ses récentes toiles translucides mettent à découvert les mécanismes même de la pensée picturale plus qu’elle ne souhaite la remettre en cause.

La formidable constance de l’œuvre de Merlin James a pu être observée récemment lors d’une exposition à la Galerie Douglas Hyde à Dublin, qui rassemblait un grand ensemble de travaux dont certains dataient du début des années 80, lorsqu’il était étudiant. L’exposition présentée dans le vaste espace de galerie parisienne permet de réaffirmer la profondeur et la créativité de son travail à travers une nouvelle scénographie proposée par l’artiste qui, comme à son habitude, mélangera des travaux récents à des Å“uvres de diverses époques.

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