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P.o.m.p.e.i.-2ème fouille : presque oubliées mais peut-être immortelles

Communiqué de presse
Caterina Sagna

P.o.m.p.e.i.-2ème fouille : presque oubliées mais peut-être immortelles

Horaires :
21h. Relâche le jeudi 11 et le dimanche 14 décembre

— Chorégraphie : Caterina Sagna
— Dramaturgie : Roberto Fratini Serafide
— Interprétation : Alessandro Bernardeschi, Antonio Montanile, Mauro Paccagnella
— Interprètes vidéo : Viviane De Muynck, Maria Fossati, Elena Paccagnella
— Décor et costumes : Tobia Ercolino
— Conseiller musical : Luca Berni
— Lumière Philippe : Gladieux
— Réalisation et montage vidéo : Daniele Riccioni
— Directeur de la photographie : Davide Becheri
— Prise et montage audio : Carlo Bottos

Le spectacle est présenté dans le cadre du Festival d’automne.

Honorée du Grand Prix du Syndicat de la critique  pour  sa  pièce  Basso  Ostinato, trio ironique présenté avec succès en 2007 au Théâtre de la  Bastille, Caterina Sagna complète sa distribution masculine d’un trio féminin pour composer sa dernière création intitulée P.o.m.p.e.i.-2ème  fouille : presque oubliées mais peut-être immortelles.

Dans un dialogue entre des corps sur scène, ceux des hommes, danseurs aguerris au mouvement, qui constituent à eux trois un corps interchangeable, et des corps projetés, ceux des femmes qui sont des images jouant au contraire sur leurs différences propres,  la chorégraphe italienne poursuit sa fresque sensible sur le mystère expressif et émotif de la danse. Le corps est un langage que Caterina Sagna, en véritable archéologue du vivant, traque et révèle de ses formes les plus enfouies à ses manifestations les plus sculpturales.

A travers cette rencontre entre trois danseurs qui veulent être connus et reconnus, trouvés et re-trouvés au nom de la danse seule, et trois figures de femme dont l’unique danse consiste à être la forme qu’elle est, P.o.m.p.e.i. parcourt les étapes du mystère et révèle les relations de parenté multiples qu’entretient la forme avec les décombres, les débris, les reliques. Avec chaque sorte de manque et d’absence. Mais aussi avec chaque sorte d’excès et d’excroissance, de carence, de réduction et de mutilation. Pour découvrir au bout du compte que l’unique règle qui régit la forme est la difformité et, à tous les niveaux, la différence. Il est impossible de ne pas envier le destin du fossile, des débris ou de l’empreinte de quelque chose qui est désormais forme pure parce que soupçon pur de ce qu’elle fut.

C’est pourquoi l’objet de cette double fouille, où trois danseurs qui semblaient se retrouver eux mêmes comme hommes et découvrent combien il leur est difficile d’être trouvés comme formes, est un paradoxe. La danse a toujours été un acte de fossilisation (parce qu’elle a toujours été la transformation de gestes vivants en figures qui sont beaucoup plus que simplement vivantes). De plus, cet immense musée de moulages formels et de gestes qui ont abandonné l’histoire pour se livrer au temps, qui ont abandonné leurs lieux pour se livrer à l’espace, qui ont abandonné la vie pour se livrer à la danse, ce musée dépend encore, comme dans une mauvaise farce, de la vie des corps vivants. Et c’est là que réside le paradoxe : la forme-homme, c’est-à-dire l’unique occasion qu’a la danse d’être dans le monde, est peut-être aussi son unique défaut. Le corps est peut-être le défaut de la danse. Ou la danse un défaut du corps.