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[Ouverture] Festival Chalon dans la Rue : Bille en tête par Richard Conte

15 Juil - 15 Juil 2004

Pour la 18ème édition du Festival, Richard Conte, peintre et performeur, organise une action autour de la pétanque. Tout en jouant, 500 boulistes participants réalisent un tableau de boules au sol. Un tableau évolutif vivant photographié ensuite du ciel par un ballon captif. Pour révéler l’obsession du jeu et la solidarité entre les joueurs.

Richard Conte : «Festival Chalon dans la Rue»
Festival Chalon dans la Rue

L’événement
Communiqué de presse

L’expression «bille en tête» veut dire d’abord «en se lançant dans l’action», et par jeu métaphorique «la tête la première». Ici cela signifie aussi la sensation qu’a le joueur de lancer sa tête avec sa boule, tant son esprit reste concentré sur le point ou le tir. Bille en tête rejoint par ailleurs l’obsession du jeu qui accapare l’esprit du bouliste.
Enfin ce titre est bien sûr un clin-d’œil à l’ouverture du Festival Chalon dans la rue comme une heureuse entrée en matière.

Le but du jeu consistera à créer avec le plus grand nombre possible de participants, un tableau de boules au sol, sur le carré d’honneur de l’espace Michel Vannier. L’artiste trace les ronds aux endroits qui lui semblent les plus propices, en fonction de la configuration générale et progressive du tableau de boules. Chaque équipe joue une seule mène et laisse les boules au sol à la place exacte où elles sont arrivées. Au fil des minutes, il restera de plus en plus de boules sur le terrain constituant une sorte de cartographie (boulographie) analogue aux constellations dans le ciel. Disons que les boules de pétanque seront comme des étoiles et celles de lyonnaise comme des astres. La densité de cette réalisation dépendra du nombre de joueurs complices: si chaque joueur pointe ses trois boules et s’il y a par exemple 300 participants, on aura à la fin 900 boules au sol.
Il s’agit donc d’organiser un tableau évolutif et vivant dont le résultat visuel sera photographié du ciel une quarantaine de fois par un ballon captif, pendant toute la durée de sa formalisation, pour garder une trace précise de cette œuvre collective.

Pour un joueur de pétanque, ses boules sont des objets très personnels qui ne se prêtent pas. Richard Conte propose une mise en commun provisoire des boules posées au sol. Il s’agit donc d’un acte solidaire auquel chacun participe en y mettant une part de soi-même de manière désintéressée, pour la beauté du geste, pour contribuer à l’élaboration d’une œuvre simple et populaire, une œuvre éphémère, un art d’attitude.

Le Festival
D’abord appelé «La Tuerie» au 18ème siècle et situé sur l’Ile Saint-laurent, un nouvel abattoir est construit en bord de Saône, dans le quartier Saint Cosme, en 1867. C’est L’Abattoir que nous connaissons aujourd’hui, entièrement modernisé en 1954, puis en 1968 et qui cessa son activité en juillet 1990. Aux yeux de Dominique Perben, alors Député-Maire de Chalon-sur-Saône, ce lieu désaffecté devient l’endroit idéal pour accueillir en résidence des compagnies en recherche d’espaces de création. C’est ainsi qu’en février 1991, la compagnie Lackaal Duckric, repérée en off au festival de l’année 1990 peut pendant plusieurs mois investir les lieux. C’est l’ouverture vers la pépinière d’artistes rêvée, aujourd’hui appelée «la résidence». Très rapidement, les artistes en place jouent avec le passé du lieu encore très présent. A coup de fresques murales, de chapelles ardentes, guitares électriques, la vie s’installe, la création devient énergie.
De jeunes créateurs chalonnais, peintres, musiciens, comédiens, sculpteurs, photographes, en recherche de lieux, sont alors vivement intéressés par L’Abattoir. Les chambres froides et autres antichambres de la mort deviennent des ateliers de travail : «L’Ame des cochons» et «La Petite Tuerie» pour les studios de répétitions, «Le Frigo» et «Les Ecorchés» pour les salles d’exposition. La billetterie, elle aussi, a gardé son véritable nom: «La Saignée» !
Le 7 juillet 1991, le temps d’une grande fête réunissant plus de 80 artistes en résidence à L’Abattoir, la «Big Pop Exhibition» attire plus de 3 000 spectateurs, avec concerts de rock et de jazz, spectacles et expositions. L’Abattoir est né…

En octobre 1991, la grande salle d’abattage devient une salle de spectacles modulable appelée : «La Grande Tuerie».

Dans ce cadre et depuis 18 ans maintenant, Chalon dans la Rue se place comme l’un des événements culturels incontournables des arts de la rue en France. A cette occasion la ville de Chalon-sur-Saône se transforme en une vaste scène de théâtre de rue où des milliers de spectateurs deviennent les acteurs et les protagonistes du festival. Plus de 350 000 visiteurs viennent savourer chaque année les douces folies de centaines d’artistes internationaux à Chalon. C’est ainsi que 800 professionnels et plus de 100 journalistes choisissent parmi les 1 000 représentations (IN et OFF) que compte en moyenne le festival. De nombreux artistes et structures de tous les pays participent annuellement à cet événement reconnu internationalement et font de Chalon un espace de bouillonnement multiculturel et de rencontres sans frontière.

Richard Conte
Peintre et performeur exposant depuis plus de 20 ans, ce n’est pas la première fois que Richard Conte associe le sport à sa pratique artistique. Plus généralement ce sont les formes rondes ou sphériques qui le motivent. Ayant peint de nombreuses toiles circulaires, il a trouvé dans le football et aujourd‚hui dans le sport-boule l‚occasion d‚une rencontre sensible entre l’art et le sport.
Canal+ et TF1 ainsi que France-Culture lui ont consacré plusieurs émissions, des journaux comme L’Equipe, Libération, Le Figaro ou L’Humanité ou Télérama ont publié de nombreux articles alors qu‚il «jouait» en 1998 son «Mondial de foot» en peinture, 64 tableaux pour 64 matches peints devant la télévision. Il a ensuite été invité en Corée pour peindre devant des écrans géants et plusieurs dizaines de milliers de supporters, les matches du Mondial 2002 sur de grandes toiles circulaires.
Aujourd‚hui, il s’attaque à un autre de ses sports favoris: la pétanque. Licencié dans un club de l‚Essonne depuis un an, il y joue dans le but d’accomplir une œuvre artistique. Pour cela il a non seulement besoin de connaître les finesses du jeu mais aussi la fréquentation amicale et quotidienne d’un groupe de boulomanes chevronnés, dont la verve n’a pas fini de l’émerveiller.

Infos pratiques
> Lieu
Espace Michel Vannier
Parc Georges Nouelle
Chalon-sur Saône.
> Horaires
15h
> Contact
T. 06 60 68 69 48
r-conte@wanadoo.fr
http://cerap.univ-paris1.fr/
> Entrée libre
Le festival est présenté jusqu’au 18 juillet.

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