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Outing

14 Avr - 13 Juin 2010
Vernissage le 13 Avr 2010

L’idée de l’«outing» sous-tend l’ensemble de l'oeuvre de Michael von Graffenried: donner à voir ce que l’on ne voit pas. Parce que la situation est difficile d’accès, que l’on oublie de la voir ou qu'on refuse de la regarder. Michael von Graffenried ouvre des sociétés fermées et pose sur les gens et les lieux un regard à la fois brut et provocateur.

Michael von Graffenried
Outing

Voir la réalité en face
En France, Michael von Graffenried est connu pour ses images du conflit civil en Algérie, mais son travail n’est pas limité à un seul pays. Les différentes séries présentées dans l’exposition montrent qu’il suit une ligne directrice cohérente qui structure son travail.

L’idée de l’«outing» sous-tend l’ensemble de son oeuvre: donner à voir ce que l’on ne voit pas. Parce que la situation est difficile d’accès, que l’on oublie de la voir ou que, tout simplement, on refuse de la regarder. Michael von Graffenried ouvre des sociétés fermées et pose sur les gens et les lieux un regard à la fois brut et provocateur.

Il a ainsi suivi un couple de toxicomanes pendant deux ans et placardé ensuite ces photographies sur les panneaux publicitaires des grandes villes suisses. Ce geste été perçu comme un manifeste pour le renouvellement de la photographie de reportage. Son approche tient autant du cinéma que de l’ethnologie, il établit en effet avec ses sujets une relation de confiance propre au reportage classique.

Pendant presque dix ans, il s’est rendu dans un camp naturiste discret aux bords du lac de Neuchâtel. En Caroline du Nord, il a dressé le portrait d’une ville de l’Amerique profonde qui a déclenché une polémique dans le journal local. Au Soudan, il a rencontré des secrétaires se transformant en guerrières armées une fois la journée de bureau terminée. Au Caire également, il a montré ses oeuvres censurées sur le toit d’immeubles où vivent les populations les plus pauvres.

Une grande partie de son travail se présente en format panoramique, méthode qu’il pratique depuis 1991 avec un vieil appareil japonais. Ces grands tirages, au format de presque trois mètres de longueur, visent à objectiver le monde, sans aucune recherche de dramatisation. Ils plongent le spectateur, comme le disait le commissaire d’exposition Harald Szeemann, «au coeur de l’événement».

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