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Our Mirage

25 Juin - 31 Juil 2009
Vernissage le 25 Juin 2009

Si la plupart des oeuvres rassemblées ici sont des enregistrements ou des fragments du réel, les divers processus de création ont transformé leur surface en une image abstraite, codée et parfois même invisible.

Communiqué de presse
Pierre-Olivier Arnaud, Walead Beshty, Matias Faldbakken, Jacob Kassay, Melvin Moti et Gedi Sibony
Our Mirage

Le rassemblement de ces oeuvres joue sur un effet d’uniformisation essentiellement basé sur des approches radicales de l’image. Gedi Sibony encadre le verso d’une image, laissant visible uniquement un carton blanc et quelques morceaux d’adhésifs. Newspaper Ad # 09 de Matias Faldbakken est la reproduction en négatif d’une annonce publiée dans un journal.

Devenue quasiment monochromatique, le rendu final de cette annonce souligne davantage les marges (au sens littéral et métaphorique du terme) que l’espace central en principe dédié au contenu de l’annonce.

Les peintures d’argent de Jacob Kassay rappellent les anciennes techniques photographiques, autant qu’elles offrent une version sacrée ou gelée du monochrome. Aujourd’hui considéré comme une figure de style ou un objet générique de l’art moderne et contemporain, le monochrome est ici envisagé du point de vue de la subjectivité, notamment via le geste performatif de l’artiste associé à un procédé chimique aléatoire.

Les posters de Pierre-Olivier Arnaud, couvrant le sol de la galerie, forment une sorte de galaxie délavée, comme si la surface de ces images était voilée ou que la densité des gris et des ombres empêchait les motifs d’émerger à la surface. La grande composition abstraite de Walead Beshty vient s’inscrire en contrepoint de ces posters.

Utilisant la lumière comme essence même de la photographie, l’artiste plie et expose directement le film argentique sous la lumière naturelle. Dans la présente exposition, ce photogramme couleur a été disposé horizontalement et non accroché au mur, telle une sculpture moderniste, voire un solennel gisant.

Dans la seconde salle, le film de Melvin Moti, The Black Room, révèle le pouvoir d’imagination, d’étrangeté et de fiction contenus dans ces images-mouvements. Un travelling décrit lentement les motifs ornementaux d’une fresque murale découverte dans une maison près de Pompéi, tandis qu’une voix off rejoue une interview de Robert Desnos parlant des séances d’hypnose auxquelles il s’adonnait avec d’autres artistes surréalistes.

Moti crée un décalage entre ces images sans cadre, sorte d’images flottantes, et le commentaire de Robert Desnos. Le film demeure énigmatique, tout comme le sont les autres oeuvres – assemblages de matériaux bruts et ces gestes artistiques accidentels, aléatoires, voire désabusés – qui reposent en grande partie sur des narrations nécessaires à leur interprétation.

Le recours à des formes minimales abstraites ainsi qu’à d’ultimes expérimentations sur le monochrome suggèrent une potentielle dématérialisation ou une disparition sans cesse retardée de l’image. Le statut de chacune des pièces, entre image et objet, demeure indéfini. Châssis, cadres, et traces de contenus figuratifs demeurent, contrebalançant ainsi le vide laissé par l’absence de représentation.

Si la plupart des oeuvres sont des enregistrements ou des fragments du réel, les divers processus de création ont transformé leur surface en une image abstraite, codée et parfois même invisible.

Vernissage
Jeudi 25 juin 2009. 16h-21h.

critique

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