ART | EXPO

Opus II

11 Mar - 02 Mai 2011
Vernissage le 11 Mar 2011

Sarkis regroupe sous le titre «opus» — oeuvre en latin — les plans architecturaux qu'il interprète à la manière d'une partition musicale, plaçant son travail sous le double signe de l'architecture et de la musique dans la réactivation de la quête d'un art total.

Sarkis
Opus II

La Galerie Nathalie Obadia expose pour la première fois un ensemble d’oeuvres de Sarkis, l’un des artistes les plus influents de la scène contemporaine. Cette exposition personnelle, intitulée «Opus 2» prolonge le questionnement des sites architecturaux et des lieux dédiés à l’art initié lors du solo show organisé il y un an chez Galerist à Istanbul, «Opus».

Sarkis regroupe sous le titre «opus» — oeuvre en latin — les plans architecturaux qu’il interprète à la manière d’une partition musicale, plaçant son travail sous le double signe de l’architecture et de la musique dans la réactivation de la quête d’un art total.

Cette nouvelle exposition est l’occasion de présenter une quinzaine d’oeuvres de Sarkis, inédites pour la plupart. Des miroirs sur chevalets constellés d’empreintes digitales réalisées à l’aquarelle et éclairés par des vitraux disposés en face-à-face accompagneront une série de plans architecturaux entourés de néons, venant réinvestir un vocabulaire pictural présent dans le travail de l’artiste depuis les années 1980.

La sélection des plans interprétés par l’artiste — Alhambra Interpretation Opus n°1, Gaudi Interpretation Opus n°1, Rohe Interpretation Opus n°1... — retrace une histoire de la modernité tandis que la réalité abstraite représentée par le dessin architectural fonctionne comme une matrice pour Sarkis qui se l’approprie par le biais des couleurs et des empreintes, signature tactile venant souligner les propriétés physiques du support. Les lettres en néons redonnent à l’oeuvre son aura perdue, invitant tantôt le spectateur à un silence méditatif («Calme») tantôt projetant l’oeuvre dans la possibilité de l’écriture d’une mémoire, l’inscription apparemment mystérieuse «19380» faisant référence à la biographie de Sarkis en multipliant par dix sa date de naissance.

Fil d’Ariane d’une production labyrinthique, les empreintes digitales constituent le leitmotiv de cette oeuvre imprégnée de culture musicale — Aquarelles, Ikones, vitraux de l’abbaye de Silvacane — jusqu’à la série «Opus» qui ouvre «de nouveaux espaces de sens tout en s’inscrivant dans la continuité d’un motif» . L’empreinte de l’artiste appliquée sur le verre ou le papier met en jeu les données fondamentales de la matière — l’eau, le feu, l’air, la lumière — donnant à voir un corps en formation, l’art en train se faire, «co-naissance du monde et de soi-même», selon l’expression de Paul Claudel.

«L’empreinte permet de donner une échelle à une étendue liquide de couleur sur le papier, une échelle personnelle», explique Sarkis dans le texte accompagnant la réalisation de ses vitraux à l’abbaye de Silvacane en 2001, dont l’un des prototypes fait partie des oeuvres rassemblées pour «Opus 2».

Un texte du critique d’art turc Aykut Köksal, Les niveaux sémantiques de la série «Opus» de Sarkis accompagne l’exposition.

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