DANSE | SPECTACLE

Lady Magma

03 Avr - 04 Avr 2019

Avec Lady Magma, la chorégraphe Oona Doherty livre une plongée dans la sensualité du désir féminin. Rite païen oscillant entre culte dionysiaque et rémanence flashy des seventies, Lady Magma mobilise cinq très belles danseuses, pour une exploration du potentiel érotique de la danse.

Dans tout le règne animal, la danse est utilisée pour attirer des partenaires. Cela dit quelque chose de sa composante intrinsèquement sensuelle. Ou plus clairement : sexuelle. Et c’est notamment ce constat qui irrigue la nouvelle pièce de la chorégraphe irlandaise Oona Doherty. Avec Lady Magma (2019), elle propose une performance voluptueuse, pour cinq danseuses — Aoife Mac Atamney, Louise Tanoto, Tilly Webber, Janie Doherty, Justine Cooper. Une plongée rétro dans l’esthétique des années 1970s… Avec leurs tapisseries flashy, leurs lourdes tentures exhalant le patchouli et leurs couvertures de magazines célébrant le glamour. Ode au plaisir féminin, Lady Magma s’ancre d’abord dans un espace-temps. Le décor est planté : un large tapis marocain circulaire, une tapisserie seventies, un escalier par où descend un guitariste pour rejoindre le centre de la scène, des femmes… Sorte de rituel féminin vaudou, Lady Magma célèbre Dionysos. Sur une création sonore ciselée par David Holmes.

Lady Magma d’Oona Doherty : un rituel féminin dionysiaque pour cinq danseuses

Dionysos, Bacchus, Natyashastra, déités celtiques… La pièce Lady Magma célèbre tous les dieux et déesses de la fécondité. Jusque dans leurs avatars récents, tels James Bond, couvert de James Bond girls. Comme la visualisation d’un parfum, Lady Magma creuse les représentations du plaisir. Si les murs pouvaient parler… Et si le tapis se mettait à raconter tout ce dont il a été témoin, que ferait-il ressurgir dans la pièce ? Un univers des années 1970, avec des femmes aux bouches pulpeuses et peintes, aux poses lascives ? Comme sur les couvertures des magazines d’alors, de l’orient à l’occident ? Rite païen féminin, Lady Magma fait ainsi monter la pression. Jusqu’à laisser affleurer l’essence de la sensualité. Exit James Bond : Lady Magma ne garde que les girls, les reconnectent entre elles et les invitent à se réapproprier leur désir. À retrouver leur paon intérieur en laissant la danse faire son œuvre.

Le désir féminin, entre appel et assouvissement, dans une ambiance 1970s

Faisant sa première à l’Atelier de Paris / CDCN (co-producteur), Lady Magma a pour prologue une vidéo. Soit Lava lamp Solo (2018) [devenue Lady Magma by Oona Doherty] ; une vidéo qui laisse ainsi deviner les arômes et grandes lignes de la performance. Dans ses précédents soli (Hope Hunt & The ascension into Lazarus, notamment), Oona Doherty se glissait dans les peaux de jeunes hommes de banlieues de Belfast. Dépassant de loin la caricature pour exposer les expressions corporelles de ces manières d’être au monde. À la lisière de la sociologie chorégraphique, ici se déploie l’esprit érotisant des seventies. Le féminin dans son désir, dans son assouvissement, dans ses gestes d’appel et de satisfaction ou d’autosatisfaction… Avec un rite remettant au centre de l’attention l’objet du désir féminin. Supplique à Dionysos, grondement, prise de risque, cercle de sorcières… Pour savoir quelle entité fera apparaître cette danse, il faudra être à l’Atelier de Paris.

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