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Rose ici, vert là-bas

12 Sep - 02 Nov 2019

L’exposition « Rose ici, vert là-bas », à la Pierre-Yves Caër Gallery, présente des peintures d’Olivier Aubry qui inventorient, entre figuration et abstraction, des paysages japonais. Ces œuvres nées de l’accumulation et du creusement de couches de matière sont marquées par l’urgence et l’économie de moyens.

L’exposition « Rose ici, vert là-bas » à la Pierre-Yves Caër Gallery, à Paris, présente des peintures d’Olivier Aubry qui poursuit, entre figuration et abstraction, son inventaire des paysages japonais. Les œuvres picturales de l’artiste lillois, qui aborde autant le dessin et la vidéo que la peinture, sont nourries par sa préoccupation devant la disparition des paysages. L’enjeu écologique et les catastrophes d’origines naturelle ou humaine qu’a subies le Japon ont fait naître chez Olivier Aubry un sentiment d’urgence qui l’a conduit en 2015 à commencer à répertorier les paysages japonais en suivant un protocole précis.

« Rose ici, vert là-bas » : Olivier Aubry peint les paysages japonais

Les peintures de paysages d’Olivier Aubry ne résultent pas d’un déplacement sur le terrain et d’une reproduction sur le motif mais d’un protocole particulier qui consiste pour l’artiste à se faire décrire par son assistante Tomomi Yano des paysages japonais qu’elle choisit elle-même sur Google Earth. Privé de la vision des paysages, Olivier Aubry se laisse guider par cette description orale d’une vingtaine de seconde et croque en quelques traits rapides et définitifs ce qu’il imagine. Les croquis ne sont ensuite jamais retravaillés, seulement complétés par les coordonnées des lieux représentés.

La démarche d’Olivier Aubry est guidée par l’urgence

Certains de ces croquis sont ensuite sélectionnés pour être reproduits en plus grand format, à la peinture à l’huile et sur toile. Il en résulte des compositions monochromes nées de la superposition de plusieurs couches de peinture à l’huile de différentes couleurs. Ces peintures sont elles aussi encadrées par des contraintes, en particulier le temps, puisqu’Olivier Aubry trace dans la peinture, avant qu’elle sèche, les lignes de ses paysages. Nécessairement rapide, le geste est, comme en calligraphie, sans correction possible, toujours guidé par l’urgence.

Des paysages entre figuration et abstraction

Marquée par l’économie de moyens, la peinture d’Olivier Aubry opère une rencontre entre peinture de paysage et peinture abstraite. Les paysages y sont rendus sous une forme simplifiée, presque symbolique. Ses œuvres, travaillées comme des sculptures ou des gravures, par creusement des couches accumulées de peinture aux tons différents, invitent à suivre des yeux des lignes topographiques et à composer nos propres paysages imaginaires.

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