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Objectivité

L’ouvrage de Lorraine Daston et Peter Galison présente le résultat d’une enquête sur la genèse et les mutations de l’objectivité, une «vertu épistémique» majeure des sciences modernes. Richement illustrée, leur analyse se concentre sur les pratiques et idées qui ont nourri la conception des atlas scientifiques, depuis le XVIIIe siècle, en Europe et en Amérique du Nord.

Information

Communiqué
Lorraine Daston, Peter Galison
Objectivité

L’objectivité est nécessaire à l’histoire mais il y a aussi une histoire de l’objectivité: le livre de Daston et Galison la développe par une périodisation originale des aventures du concept. Un ouvrage fondamental, rédigé par deux des plus grands historiens actuels des sciences, qui appartient aussi bien à l’histoire de l’art (et à l’histoire tout court) qu’à celle des sciences et de la philosophie, impliquant des «manières de voir» à la fois sociales, épistémologiques, esthétiques et éthiques.

L’objectivité a une histoire, et celle-ci se révèle pleine de surprises. Lorraine Daston et Peter Galison retracent dans cette somme l’émergence de l’objectivité dans les sciences au milieu du XIXe siècle et montrent comment ce concept se distingue de deux vertus concurrentes: la vérité d’après nature et le jugement exercé. Ce récit est jalonné de grands idéaux épistémologiques qui recoupent des pratiques quotidiennes de fabrication d’images scientifiques: entre le XVIIIe et le début du XXIe siècle, les images révélant le mieux les profondes orientations des sciences empiriques (de l’anatomie à la cristallographie) sont celles des atlas scientifiques — ces recueils iconographiques qui enseignent aux praticiens d’une discipline ce qu’il faut observer, et comment le regarder.

Ces images définissent ainsi les objets de travail des sciences de l’œil (cristaux de neige, galaxies, squelettes, particules élémentaires…) et permettent de mettre au jour l’histoire cachée de l’objectivité scientifique et de ses concepts concurrents. Qu’un auteur d’atlas idéalise une image pour isoler l’essentiel au nom de la vérité d’après nature, ou qu’il refuse d’en éliminer même le détail le plus fortuit au nom de l’objectivité, ou encore qu’il mette en évidence des formes au nom du jugement exercé est une décision qui procède autant d’un ethos que d’une épistémologie. Cet ouvrage s’adresse à tous ceux qui s’intéressent à la notion d’objectivité et à ce que signifie voir le monde avec un regard scientifique — mais aussi avec un regard artistique, car comme l’écrit Bruno Latour en préface de ce livre, le travail de Lorraine Daston et Peter Galison «appartient aussi bien à l’histoire de l’art qu’à celle des sciences».

SOMMAIRE

— Epistémologies de l’oeil
— La vérité d’après nature
— L’objectivité mécanique
— Le soi scientifique
— Objectivité structurale
— Le jugement exercé
— De la représentation à la présentation