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Nuits chromatiques

01 Oct - 17 Déc 2011
Vernissage le 01 Oct 2011

La nuit, Michel Séméniako explore l’espace avec le faisceau coloré d’une lampe torche. Il efface ainsi la frontière entre réel et imaginaire et nous invite à une réappropriation des lieux.

Michel Séméniako
Nuits chromatiques

La nuit, pratiquant des temps d’exposition très longs, Michel Séméniako explore l’espace, le modèle et le peint avec le faisceau coloré d’une lampe torche. Le réel lui propose des formes. En éclairant celles-ci, il crée des fictions. Il efface ainsi la frontière entre réel et imaginaire et nous invite à une réappropriation des lieux.

La galerie La Chambre Claire a sélectionné avec l’artiste quatre séries d’images représentatives de son parcours de photographe.

La première est très ancrée dans notre territoire. Il s’agit de photographies en noir et blanc des lapiaz du Parmelan, réalisées en 1980 et exposées par le CAC d’ Annecy en 1981 (avec des textes de Michel Vinaver). C’est durant ce travail qu’il réalise ses premières prises de vues nocturnes en expérimentant, ce qui va devenir sa marque de fabrique: l’éclairage à la lampe torche.

Deuxième série, les rivages. En 1995, Séméniako passe à la couleur en photographiant la côte Atlantique d’Hendaye. C’est un pas de plus dans l’appropriation des paysages. Il redessinait le monde en noir et blanc, il va maintenant le colorer. Il continuera cette série un peu plus tard en Normandie.

Troisième série, l’Exil (2000-2003). Le drame des sans-papiers, ainsi que sa mémoire familiale, l’incitent à produire 21 photographies (accompagnées de textes de Louise L. Lambrichs) qui mettent en scène le parcours des exilés. Ces images d’humains traqués par des caméras thermiques expriment la violence dominatrice des puissants, dotés d’une technologie sophistiquée, sur des misérables fuyant guerre et pauvreté. En utilisant un film infrarouge, Séméniako détourne cette technique «froide» de surveillance. Il en inverse le processus: la chaleur ne dessine plus une cible, mais exprime l’aura des corps vivants, leur énergie pour survivre. Les couleurs marquent les étapes de l’exil: vert (la fuite), bleu (l’errance), rouge (l’espoir).

La dernière série, encore en cours, nous parle du mystère des arbres: ils habitent notre espace, celui de la ville, mais aussi leur territoire, la forêt. Ils nous parlent de la mémoire du temps, de nos enracinements et de nos espoirs, de la fragilité du monde, nous leur devons la vie. La lumière est ici perçue comme un hommage tout autant qu’un dialogue avec l’arbre.

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