ART | EVENEMENT

Valérie Belin, Laurent Sfar. Humain Trop Humain

29 Nov - 29 Nov 2007

A l’occasion de la «Nuit Résonance» et en parallèle de la Biennale d’Art Contemporain à Lyon, la galerie de la Bibliothèque reste ouvert jusqu’à 22h en présence des artistes.

Valérie Belin, Laurent Sfar
NUIT RESONANCE. Humain Trop Humain

Laurent Sfar Laurent Sfar Monde merveilleux idéalisé, ou ressource exploitable sans limite, la nature à notre époque est l’objet de représentations contradictoires, en dialectique permanente entre sa place réelle et sa place symbolique.

Les idéaux rattachés à l’idée de nature ont pu irriguer un certain nombre de comportements normatifs et sécréter des valeurs faussement universelles. Ces constructions humaines un peu bancales, et parfois violentes, sont évoquées dans les travaux de Valérie Belin et ouvertement mises en chantier chez Laurent Sfar. Valérie Belin produit des séries de photographies monumentales, travaillées de manière répétitive. Sa matière photographique très riche porte haut ses sujets, choisis pour leur «poids photogénique». Les séries montrées dans l’exposition « humain trop humain » rendent caduque toute notion de frontière : les visages des transsexuels, photographiés plein cadre par l’artiste, installent devant nous cette mutation physique et identitaire, qui trouble nos repères les plus profonds. Les jeunes modèles (Models – 2001) oscillent entre l’enfant et la femme séductrice, fruit d’un artifice de l’image photographique mais aussi d’une esthétique codifiée par le métier.

Ces deux séries nous confrontent à une faillite de nos certitudes : on comprend que notre représentation de l’autre est basée sur des ancrages tels que l’âge ou le sexe, que l’on imagine solides. Cette opposition entre l’inné et l’acquis se retrouve bien sûr dans l’œuvre de Laurent Sfar, qui est en grande partie tournée vers l’expérimentation.

Les institutions, leur fonctionnement sont finement observés par ce jeune artiste, qui place le plus souvent son action par rapport au contexte : organiser un rodéo de sangliers dans les allées d’un supermarché, (un grand moment d’éthologie) ou imprimer un mouvement de rotation à un arbre relèvent de différents champs, parmi lesquels le jeu est au premier plan. Mais il s’agit de ces jeux sérieux qui prennent appui et sens dans leur proximité avec le réel. Dans les actions filmées par Laurent Sfar, l’animal et l’homme sont confrontés aux limites de leurs compétences physiques ou sociales : modifications de contexte, (des sangliers au supermarché) mises en situation incongrues (l’artiste tête en bas), ou encore, reportage sur des situations organisées par l’homme (chasse au sanglier). Dans cette véritable confusion des rôles, l’homme joue une partition qui semble absurde et inadaptée. D’autant plus lorsqu’on apprend que les sangliers guest-stars sont élevés «pour être chassés» : tout ne serait donc qu’artifice et compromis ?

F.L.

Infos pratiques
Bibliothèque de la Part-Dieu
10h-22h
T. 04 78 62 18 00
Entrée libre

AUTRES EVENEMENTS ART