ART | EXPO

Nuages immobiles

14 Jan - 17 Jan 2009
Vernissage le 13 Jan 2009

A l’occasion de la sortie de Nuages immobiles, une anthologie des plus beaux poèmes classiques chinois illustrée par Shan Sa, l’artiste présente un ensemble de peintures à l’encre. Utilisant  les pinceaux, les pigments et le papier de riz de la peinture traditionnelle chinoise inspirée de la calligraphie, Shan Sa réinvente des couleurs mystérieuses et musicales, des formes abstraites, en empruntant à l’orient son énergie et à l’occident sa liberté.

Shan Sa
Nuages immobiles

À l’occasion de la présentation de Nuages Immobiles une anthologie des plus beaux poèmes classiques chinois illustrée par l’artiste Shan Sa et publiée par les éditions de l’Archipel, la Fondation d’entreprise Ricard accueille l’exposition de ses oeuvres du 14 au 17 janvier 2009.

Dans cet ouvrage, une sélection d’oeuvres, notamment de Yang Fang (IVe siècle), Guo Pu (276-324), Lu Ji (261-303), Zao Zhi (192-232), Zao Zao (155-220) et d’autres poètes chinois des seize dynasties anciennes, est accompagnée de soixante-neuf peintures originales de l’artiste.

Née en Chine, à Pékin, Shan Sa a été élevée dans la tradition des lettrés d’autrefois. Elle commença à écrire des poèmes dès l’âge de sept ans. En même temps, elle fut initiée à la calligraphie et à la peinture. Elle publia son premier recueil de poèmes à l’âge de dix ans et devint la plus jeune membre de l’Association des Écrivains. À dix-sept ans, elle découvrit Paris et ses musées, apprit la langue française, étudia la philosophie et suivit les cours d’histoire de l’art à l’École du Louvre.

En 1994, elle rencontra le peintre Balthus, l’ un des géants du siècle, et son épouse japonaise Setsuko, en Suisse. Elle devint leur assistante. Pendant deux années, Shan Sa observa le travail du maître et apprit le métier de peintre à l’occidentale.

En 1997, Shan Sa retourna en France et publia son premier roman écrit en langue française. Porte de la paix céleste, reçut le prix Goncourt du premier roman. Les Quatre vies du saule (1999) fut récompensé par le prix Cazes. En 2001, Shan Sa se vit attribuer le prix Goncourt des lycéens pour La Joueuse de go, roman publié dans trente pays.

Parallèlement à son activité d’écrivain, depuis 2001, Shan Sa mène une carrière de peintre, exposant régulièrement ses oeuvres en Europe et aux USA.

Un secret souvent ignoré des Occidentaux : au cours de son évolution, la poésie était devenue indissociable de la peinture. Ensemble, elles composaient un tout qui fut le coeur de la formation des élites chinoises. La poésie peignait les paysages et les saisons comme les expressions du sentiment.

La peinture traditionnelle, quant à elle, utilisait l’eau, l’encre et les pigments végétaux, et ne se pratiquait jamais en plein air. Elle se détournait volontairement du réalisme afin de devenir l’écriture de l’esprit. Les oeuvres étaient montées sur plusieurs couches de soie et de papier. Les montagnes, chemins, temples, rivières, brumes, oiseaux, voiliers, s’ enroulent et se déroulent comme dans un récit, dans une fable.

L’ exposition de Shan Sa a été montrée à la galerie Nexus-Chanel à Ginza en septembre 2007, puis à la Takashimaya Gallery à Tokyo et dans la ville de Nagoya en février 2008 sous le titre de « Time in West, light in East ». Durant l’ été 2008, elle a traversé l’ océan Pacifique et a rencontré le public new-yorkais à la galerie Marlborough. Après Paris, les oeuvres de Shan Sa continueront le tour du monde en Chine, à Shanghai.

Nuages immobiles inclut en premier lieu un ensemble de peintures à l’encre. Utilisant  les pinceaux, les pigments et le papier de riz de la peinture traditionnelle chinoise, inspirée de la calligraphie, Shan Sa réinvente des couleurs mystérieuses et musicales, des formes abstraites en empruntant à l’Orient son énergie et à l’Occident sa liberté.

Le coeur de ce groupe sera un tableau monumental intitulé Tourbillon et montagne rouge, peint sur papier de riz. Shan Sa utilise l’eau comme médium pour capturer la tension d’ un tourbillon à l’ approche d’ une chaîne de montagnes de couleur rouge vermillon-cramoisi-pourpre, représentée comme la vibrante silhouette d’ une femme allongée. Cette oeuvre est montée de façon traditionnelle sur un rouleau de quatre mètres de long.

Dans cette exposition, Shan Sa montre une série d’ oeuvres intitulées Paume Mirage. Variantes de 5,7 x 10,7 cm à 14,2 x 16,4 cm, ces oeuvres, qui pourraient être tenues dans une main, invoquent pourtant l’immensité des paysages exotiques ou les portraits. À travers des contours délicats et abstraits, des couleurs lumineuses et élégantes allant du bleu turquoise au rose pâle, Shan Sa met en contraste l’intimité du format et le dynamisme du contenu.

Shan Sa démontre sa maîtrise de la peinture à l’huile occidentale à travers une troisième série composée d’ oeuvres peintes à l’huile sur toile. Les couleurs, encore plus flamboyantes que celles des pigments, jaillissent et explosent pour illuminer un univers sombre et abyssal.

Comme dans les romans de Shan Sa où elle alterne les voix et les points de vue afin de reconstituer une fresque historique ou conter une histoire contemporaine, ses oeuvres picturales utilisent deux médiums pour explorer le mystère de l’inspiration. Ses encres s’ infusent sur le papier de riz pour créer la profondeur d’un monde qui s’intériorise, ses huiles, bâties en relief, dépeignent un univers émergeant et leurs lumières qui s’ éveillent.
Vernissage
Mardi 13 janvier 2009 à partir de 18h30.


À paraître en 2009

Nuages immobiles, une anthologie des plus beaux poèmes classiques chinois aux éditions de l’Archipel. 96 pages, format à l’italienne 270 x 285 mm, relié sous jaquette.

Disponible à la Fondation d’entreprise Ricard du 14 au 17 janvier 2009.

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