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Africa : Renversante, renversée

08 Nov - 29 Déc 2018
Vernissage le 08 Nov 2018

L’exposition « Africa : Renversante, renversée » à la galerie parisienne Nathalie Obadia présente une série d’œuvres entre peinture, sculpture et installation, de Nú Barreto. Une déclinaison autour du drapeau africain revisité qui oscille entre constat de la désunion des nations africaines et espoir.

L’exposition « Africa : Renversante, renversée » à la galerie Nathalie Obadia, à Paris, présente des peintures de Nú Barreto, une figure majeure de l’art contemporain africain.

« Africa : Renversante, renversée » : Nú Barreto illustre la désunion de l’Afrique

Si la pratique de Nú Barreto embrasse plusieurs disciplines, du dessin et de la peinture à la photographie et la vidéo, c’est une série de peintures à la lisière de la sculpture et de l’installation qu’il dévoile ici. A travers cet ensemble commencé en 2009, l’artiste originaire de Guinée-Bissau reformule le drapeau américain avec les couleurs panafricaines. L’exposition présente ainsi neuf œuvres en forme de déclinaison intitulée États Désunis d’Afrique.

L’art de Nú Barreto est pleinement ancré dans l’histoire et dans l’actualité, en particulier celles du continent africain, dont il rappelle sans cesse l’héritage parfois sanglant, source des difficultés actuelles. Avec la série États Désunis d’Afrique, il souligne notamment l’impossibilité de l’union du peuple africain devant les innombrables violences et divergences politiques qui le traversent.

Les États Désunis d’Afrique vus par Nú Barreto

Les peintures de la série États Désunis d’Afrique ont en commun les mêmes couleurs, qui sont celles que partagent les nations africaines : le rouge, le vert et le noir. Suivant le schéma du drapeau des États-Unis d’Amérique, elles sont composées d’un rectangle uni, de bandes horizontales et de cinquante quatre étoiles noires, chacune représentant un État du continent africain. Ces étoiles occupent diversement la toile : éparpillées au hasard dans la peinture intitulée Yako, remplacées par des taches rouge sang dans celle intitulée Éventrée, elles sont suspendues à l’extérieur de la toile dans l’installation Déracinée.

La disposition de ces symboles ainsi que le traitement de la toile-drapeau elle-même (effiloché, découpé, froissé, déchiré…) renvoient à l’instabilité que génèrent les conflits entre les États, aux guerres fratricides et aux nombreux coups d’états qui ont eu lieu au XXe siècle. L’espoir cependant n’est pas absent des Å“uvres de Nú Barreto comme en témoigne l’installation La Source, dans laquelle, à chaque étoile, est accroché un livre d’un auteur africain, symbole des ressources intellectuelles et culturelles que détiennent les nations africaines.

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