ART | EXPO

Nowhere

07 Août - 27 Sep 2014
Vernissage le 12 Sep 2014

Réel et virtuel, concepts hier antinomiques, sont désormais les deux faces d’un même monde. Cette exposition se propose d’explorer leur nébuleuse imbrication, avec cinq artistes qui, au travers du dessin,  de la peinture,  de la sculpture,  de la photographie et de la vidéo, livrent leur vision d’un monde hybride aux croisements féconds.

Go Segawa, Dominique Chazy, Sandra Vanbremeersch, Olga Rochard, Eduardo Serafim
Nowhere

«Nowhere» va à la rencontre des zones troubles entre réalité et virtualité. Plutôt que de chercher à définir exactement ces deux mondes, l’exposition explore leur nébuleuse imbrication. Elle en questionne les espaces, les comportements, les faits ou les idées, et plus précisément leurs relations qui ne semblent plus appartenir à une dichotomie certainement dépassée.

Réel et virtuel, concepts hier antinomiques, sont désormais les deux faces d’un même monde. Si  l’on considère que «le monde est tout ce qui arrive» (Ludwig Wittgenstein), un certain état des choses peut apparaître dans son flottement et ses frictions dès lors que les ingrédients du monde sont de nature si disjoints. D’un état l’autre.   C’est dans cette confusion temporelle et spatiale entre le réel et le virtuel, dans cet espace   inhabité et indéfini,  à  cet endroit du «Nowhere », que nous sommes impactés.  «Le réel c’est quand on se cogne» (Jacques Lacan).   Les cinq artistes de l’exposition offrent au travers du dessin,  de la peinture,  de la sculpture,  de la photographie et de la vidéo, leur vision d’un monde hybride aux croisements féconds.

Dominique Chazy interroge par le dessin, et à travers le prisme de «l’inquiétante étrangeté» notre perception du réel. Pourquoi le quotidien devient-il soudain si insolite? D’où surgit parfois ce sentiment d’angoisse et de familiarité face aux réalités les plus nouvelles?  Collages, cut-up,  la feuille blanche devient alors un champ d’exploration et sous la forme d’un récit fragmenté, espaces réels et virtuels s’enchevêtrent mêlant traces du quotidien et imaginaire.

Go Segawa travaille sur les variables entre la réalité et le virtuel, il perturbe le sens et la compréhension des œuvres en jouant avec de multiples approches de la sculpture et ses couleurs. Comment faire passer le dessin en volume ? C’est la question récurrente et motrice de son œuvre. Sa série Dessin/Volume déploie cette réflexion au travers le tracé d’une ligne, sans poids ni matière, qui cependant va créer un volume.

Sandra Vanbremeersch tisse le réel en de brefs instants de poésie visuelle et travaille la vidéo avec une fascination du mouvement et une étrange combinaison des contraires. Elle façonne le détournement de l’image pour nous faire basculer dans un monde onirique et rythmique.    Ses vidéos vacillent entre divers états d’être. Parce que la beauté tient pour elle du grincement, la surprésence de l’évanescence, la délicatesse de l’inquiétude, le détail de l’éblouissement, et la temporalité d’un temps suspendu, l’artiste convoque le réel et le virtuel dans un ballet programmé pour une réalité augmentée.

Olga Rochard va puiser dans le réel une énigme. Elle compose un monde qui devient autre et dans lequel apparaissent des figures latentes. Ses dessins et peintures semblent être à la rencontre de deux espaces, deux histoires, à l’image d’un monde superposé sur un autre. C’est ce léger flottement qui en résulte qui nous donne un sentiment étrange. Cette friction est d’hier et d’aujourd’hui, de tout temps, et davantage qu’un espace vacant c’est un mouvement moteur. Ici réalité et virtualité ont une empreinte commune.

Eduardo Serafim propose Argleton Hypodermis  une invitation à la contemplation et à l’imaginaire. Argleton est une ville fantôme qui existe en Angleterre. Mais à cet endroit, en réalité, un champ vide réside. Sa série d’images naît de cette étrange découverte.  Comment créer les personnages et paysages de cette ville qui n’existe que virtuellement? Comme dans les hétérotopies, ces espaces concrets qui hébergent l’imaginaire, Eduardo Serafim utilise la surface concrète de son négatif pour créer l’inexistant. Le feu qui brûle le négatif révèle la base de la photographie, l’argent fait surface, ces taches font apparaître l’hypoderme de son imaginaire.

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