ART | NOUVELLES VAGUES

Nouvelles Vagues. Le principe Galapagos

21 Juin - 09 Sep 2013
Vernissage le 20 Juin 2013

L’autonomie de l’art est-elle conjointe ou inversement proportionnelle à sa faculté de décrire le monde? «Le Principe Galápagos» régit les modalités même de l’exposition, dont les œuvres, objets et les énoncés ne pourront être appréhendés simultanément, mais se trouveront répartis sur toute la durée de la saison «Nouvelles Vagues».

Maxime Bondu, Simon Boudvin, René Daumal, Arnaud des Pallières, Simon Faithfull, Joseph Grigely, Gaël Grivet
Nouvelles Vagues. Le principe Galapagos

Curateurs: Maxime Bondu, Gaël Grivet, Bénédicte Le Pimpec et Émile Ouroumov

Dans son roman Le ParK, Bruce Bégout reprend à son compte l’intérêt pour l’endémisme (notion qui caractérise la présence naturelle d’un groupe biologique exclusivement dans une région délimitée) éprouvé par Charles Darwin sur l’archipel des Galápagos. L’un des personnages du livre, Licht, en fait un principe lui permettant de décrire le moteur créatif du gigantesque parc dont il est l’architecte.

Si Darwin n’a pas fait des Galápagos un principe, son voyage sur l’archipel fut décisif dans sa compréhension de la sélection naturelle. Sont restées célèbres ses études sur le bec des pinsons et l’explication de leur forme par les ressources alimentaires de chaque île.

Grâce à cette extraordinaire situation d’observation, Darwin a pu valider sa théorie et l’appliquer à l’ensemble du vivant.

Ainsi Darwin et Bégout soulèvent deux aspects différents de l’endémisme. D’un côté l’isolement permet la production d’entités qui échappent aux normes du monde extérieur, de l’autre, l’isolé nous dit quelque chose de valable sur le reste du monde, par le fait même qu’il s’en soustrait.

C’est dans la tension entre ces deux axes que s’ancre le projet curatorial, en appliquant certaines de ces questions au biotope de l’art. L’autonomie de ce dernier est-elle conjointe ou inversement proportionnelle à sa faculté de décrire le monde? En quoi se différencie-t-il d’autres faits ou objets culturels?

«Le Principe Galápagos» régit de ce fait les modalités même de l’exposition, comportant des œuvres d’art, mais aussi des énoncés, produits de consommation, moments et objets divers qui vérifieront ou non la validité du principe. Ces différentes matérialisations n’ont pas vocation à être appréhendées simultanément mais seront réparties sur tout l’été, pour des durées allant de quelques heures à quelques semaines.

Les apparitions du «Principe Galápagos» sont repérables dans le Palais de Tokyo par une identité graphique développée par le bureau genevois Schönborn Hernandez. Un archivage progressif est réalisé sous forme de documents mis à disposition du public sur le présentoir dédié à proximité de l’accueil, ainsi que sur la page web du projet. Les apparitions à venir sont annoncées au fur et à mesure sur les deux supports.

Collectif de curateurs issus de la scène genevoise, Maxime Bondu, Gaël Grivet, Bénédicte Le Pimpec et Émile Ouroumov investissent de manière disséminée le Palais de Tokyo. La question du rapport entre le biotope de l’art et le reste du monde est posée à la manière dont Darwin s’est intéressé au fameux exemple de l’archipel des Galápagos. Ce milieu naturel considéré comme autonome a permis, le temps d’une observation, de formaliser la théorie de la sélection naturelle qui allait s’appliquer ensuite à l’ensemble du vivant. Qu’en est-il pour la question de l’art?

Vernissage
Jeudi 20 juin 2013

 

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