ART | EXPO

Nouvelles impressions de Raymond Roussel

27 Fév - 20 Mai 2013
Vernissage le 25 Fév 2013

Sous les auspices de la figure excentrique de Raymond Roussel, cette exposition cartographie l’influence de ce génie fulgurant sur les artistes d’aujourd’hui. Celui qui fut écrivain, poète, dramaturge, mais aussi pianiste hors pair, médaille d’or de tir au pistolet, inventeur de la roulotte automobile de luxe, ou créateur de la «machine à lire».

Raymond Roussel
Nouvelles impressions de Raymond Roussel

«Mon âme est une étrange usine»
Raymond Roussel

Raymond Roussel aura d’abord et surtout exploré les ressources d’une écriture tournée sur elle-même et sans lien apparent avec le monde réel: il en ressort un imaginaire en autarcie pure qui réunit à l’occasion de cette exposition Jules Verne, Marcel Duchamp ou encore Mike Kelley et Guy de Cointet.

Raymond Roussel est enfin célébré à Paris. C’est justice bien tardive pour cet écrivain qui tient depuis un siècle dans l’imaginaire des artistes — de quelques-uns seulement, mais non des moindres — une place centrale, incarnant la figure de l’artiste entièrement dédié, jusqu’aux frontières de la raison, à son œuvre, celle de l’artiste créateur d’un «monde complet», «ne suivant que la pente de son imagination» (André Breton).

Les «Nouvelles impressions de Raymond Roussel» sont une suite et un complément à l’exposition «Impressions de Raymond Roussel», qui a eu lieu au Museo Reina Sofia (Madrid) en 2011 et au Museu Serralves (Porto) en 2012. S’y traçait une histoire diagonale de l’art du XXe siècle, reliant les points entre les artistes et créateurs qui ont dit l’influence de cet auteur, de ses écrits, sur leur œuvre. Pour commencer Marcel Duchamp, puis les surréalistes, mais aussi Michel Foucault ou Georges Perec.

Ces «Nouvelles impressions de Raymond Roussel» proposent cette fois de laisser une plus large place à l’aujourd’hui, et réunit des artistes rencontrés au cours de ces dernières années de recherche autour de Raymond Roussel. Il n’a pas paru nécessaire que leur relation à cet écrivain prenne la forme d’un hommage, ni même s’y réfère explicitement. Ce serait sous-estimer la nature de ces influences, aussi profondes que souterraines, que de les réduire à des jeux de citation. Ces œuvres ne sont pas réductibles à un thème et leur réunion ici est un exercice de dépliage des motifs — toujours différents — que les artistes ont puisé chez Raymond Roussel, consciemment ou non, selon une lecture dont il faut bien assumer la partialité.

C’est bien le «plus grand magnétiseur des temps modernes», selon André Breton, que cette exposition vient rappeler aux mémoires; celui qui, pour Michel Leiris, a réalisé «l’évasion du domaine de la Réalité dans celui de la Conception». C’est dire le pouvoir de la poésie, sa capacité à faire passer dans un « monde à l’envers»; ce vaste théâtre, enfantin et parfois cruel, qu’est l’univers de Raymond Roussel.

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