ÉCHOS
23 Sep 2010

Nouveau musée à Lille Métropole, nouvel écrin pour trois collections

PElisa Fedeli
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Le 25 septembre 2010à s’ouvre à Lille Métropole un nouveau musée : le LaM. Ce sera la première institution à confronter l’art moderne et contemporain à l’art brut.

La collection d’art brut de l’association L’Aracine a enfin trouvé preneur : débutée en 1982 sous l’égide de Madeleine Lommel et exposée un temps à Neuilly-sur-Marne, elle errait depuis 1995. C’est finalement le Musée d’art moderne de Lille Métropole, situé à Villeneuve d’Ascq, qui l’accueille de manière permanente. Pour ce faire, ce dernier s’est offert une nouvelle parure.

Le Musée d’art moderne a été réalisé en 1983 par Roland Simounet, l’architecte du Musée Picasso de Paris, suite à la donation de la famille Masurel à la communauté urbaine de Lille. Emblématique des principales avant-gardes du XXème siècle (cubisme, fauvisme, surréalisme et abstraction), cet ensemble reste au cœur du nouveau projet.

La politique d’acquisition du Musée en faveur de l’art contemporain s’est définie progressivement : d’abord concentrée sur des mouvements précis, notamment la Figuration Narrative et l’Abstraction Lyrique, elle a fini par privilégier deux axes majeurs : les matériaux insolites et la peinture en tant qu’outil critique. Cette collection, de portée internationale, devient désormais permanente.

Le projet de restructuration concilie respect de l’existant et invention. Il a été confié à l’architecte Manuelle Gautrand, connue pour la « C42 », une vitrine Citroën sur les Champs-Elysées. Son idée consiste à greffer un volume autour des façades Nord et Est du bâtiment existant. Le volume, de style organique, évoque les doigts d’une main. Les salles, de formes irrégulières, sont plongées dans une pénombre artificielle grâce à une résille de béton fibré, qui habille les façades telle un moucharabieh. Ce parti pris contraste avec l’esthétique rectiligne et monumentale du bâtiment de Simounet. Malgré cela, les deux bâtiments, fondus l’un dans l’autre, forment un tout.

Soucieux d’augmenter sa superficie, le nouveau musée fait la part belle à l’art brut. Riche de 3500 œuvres, la collection L’Aracine est la plus importante de France et occupera 1100 m2 sur les 4000 m2 de surfaces d’exposition totales.
Le principal attrait du LaM repose sur le fait qu’il réunit trois types de collections : une vouée à l’art moderne, l’autre à l’art contemporain et la troisième à l’art brut. Les différents champs ne seront pas présentés en vis-à-vis, le réaménagement ayant consisté à ménager des séquences distinctes les unes des autres.
Le LaM envisage deux expositions temporaires par an, dont l’ambition sera d’étudier les liens entre ces trois types de collections. L’exposition inaugurale sera dédiée aux artistes qui cherchent à «habiter poétiquement le monde». Pour son weekend d’ouverture, le LaM organise un programme exceptionnel de projections et de vidéos d’artistes.

Située à un carrefour géographique, le nouveau musée compte bien rayonner sur toute l’Europe du Nord. Il bénéficie déjà d’un réseau de musées bien développé, avec le Musée des Beaux-Arts de Lille, la Piscine de Roubaix, le Studio du Fresnoy et le MUba de Tourcoing. Il n’attend pas loin de 200 000 visiteurs par an.

RÉFÉRENCES
— Site du LaM : http://www.musee-lam.fr/
— Site de l’architecte Manuelle Gautrand : http://www.manuelle-gautrand.com/
— Site de l’association L’Aracine : http://laracine.free.fr/

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