ART | EXPO

Nous vivons sans sentir sous nos pieds le pays

06 Juin - 05 Juil 2008

Madeleine Bernardin-Zeyen ancre son travail documentaire dans un territoire singulier. Elle présente un ensemble de photographies réalisé à l’île Saint-Martin à Rennes lors d’une résidence ainsi qu’une réflexion sur la fin de la propriété collective dans la région de Moscou.

Communiqué de presse
Madeleine Bernardin-Zeyen
Nous vivons sans sentir sous nos pieds le pays – Une enquête sur la fin de la propriété collective dans la région de Moscou. L’île Manifeste

Située entre le Canal d’Ille-et-Rance et un bras de l’Ille, l’île Saint Martin représente environ vingt-huit hectares de terrains en zone inondable, partiellement construits. Cette île dans son ensemble est aujourd’hui l’objet d’un Projet Local d’Urbanisme (PLU) s’inscrivant dans un plus large Projet Urbain de Développement Durable de la ville de Rennes, «visant à protéger les grands sites naturels ». Pour répondre aux «dégradations » et «au manque d’entretien», «ces sites (…) sont mis en valeur en les rendant accessibles au public afin de répondre aux nouvelles pratiques et (aux nouveaux) rapports avec la nature.»

L’ensemble des images de Madeleine Bernardin-Zeyen n’est pas tant une tentative de description des mutations d’un territoire insulaire que l’élaboration d’une image matérielle, au sens où Gaston Bachelard la définit dans ses cinq études sur les quatre éléments.

Le temps de sa résidence au Seta, l’opératrice devient l’un des protagonistes de l’île Saint-Martin. Les actes et les gestes habituels de chacun se modifient par l’intersubjectivité de la rencontre. Une familiarité et une proximité s’esquissent, mais la construction de ses images produit une mise à distance, et institue une situation d’altérité entre l’artiste, les personnes et la situation, sujets et objet de son travail.

Madeleine Bernardin-Zeyen photographie l’eau, la terre et les hommes qui vivent sur ce territoire avant de les nommer île, paysage et figures. L’image ne se prend pas, elle se construit dans l’expérience et dans l’étude. Cette recherche fait alors de l’île un lieu exotique, au sens où Victor Segalen le définit : « un exotisme au second degré, poussé jusqu’aux « choses », en somme, au « monde extérieur», à l’Objet tout entier ».

Conjointement aux images produites sur l’île Saint Martin, l’exposition présentera les photographies de Nous vivons sans sentir sous nos pieds le pays, que Madeleine Bernardin-Zeyen a réalisées dans le cadre d’une enquête sur la fin de la propriété collective dans la région de Moscou. Quatre séjours, entre 2003 et 2005 ont permis l’élaboration patiente d’un poème photographique qui prend forme dans une double expérience du regardeur : douze images répondent à un récit d’expérience. A partir d’une question d’actualité – le changement foncier dans le cadre d’un passage à l’économie de marché – cet ensemble propose une forme allégorique fondée sur la continuité perceptive du regardeur et sur la discontinuité de la forme du montage.

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