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Not only rare Birds sing

04 Fév - 19 Mar 2011
Vernissage le 04 Fév 2011

Convaincue que la photographie «est peut-être la représentation la plus fidèle de la mémoire», Vanessa Winship n'utilise le portrait que pour construire, au fil de ses séjours et déplacements aux confins des terres d'Europe et d'Asie, une oeuvre habitée par les notions de temps, de territoire et d'identité.

Vanessa Winship
Not only rare Birds sing

Vanessa Winship privilégie le portrait posé à la chambre, souvent individuel, toujours de face et de préférence en pied. Elle n’est pas pour autant ce qu’on a coutume d’appeler une portraitiste. Convaincue que la photographie «est peut-être la représentation la plus fidèle de la mémoire», elle n’utilise le portrait que pour construire, au fil de ses séjours et déplacements aux confins des terres d’Europe et d’Asie, une oeuvre habitée par les notions de temps, de territoire et d’identité et plus encore, par la toute relativité de ces notions.

Aujourd’hui présentées pour la première fois par la Galerie Vu’, les séries «Georgia» (2009), «Sweet Nothings» (2007) et «Latvia» (2009) nous font découvrir de jeunes écolières en uniformes avec collerettes en dentelle, les invités de mariages géorgiens, de jeunes et fluets judokas, quelques boxeurs ou bien encore des adolescents d’une petite communauté lettone, à la frontière russe. Les visages sont souvent graves, les silhouettes minces, les regards frontaux, intimidés mais fiers.

Si elle utilise un dispositif dont le systématisme pourrait rappeler celui d’un August Sander répertoriant les types sociaux de l’Allemagne de Weimar, Vanessa Winship n’a pas pour autant une démarche sociologique au sens «scientifique» du terme (ce qui supposerait exhaustivité et typologie). Ce qui l’intéresse en réalisant ces portraits, c’est déjà de donner un peu de temps et d’attention à ces personnes — et notamment ces jeunes filles — vivant sur des territoires frontières, chargés d’Histoire, parfois objets de conflits et souvent dénués de tout.

Un peu de temps qui se transforme en éternité par le miracle de la photographie. Au-delà de cette première dimension documentaire, le regard est aussi résolument poétique. Découvrir les portraits réalisés par Vanessa Winship, c’est voyager en des temps ancestraux. Un sentiment renforcé par l’impression de revenir sur des lieux originels, fondateurs, lorsque la photographe ajoute, comme dans sa série Georgia, quelques paysages ou les «images mémoire» d’êtres chers et disparus.

«J’ai vécu plus de dix ans dans la région des Balkans, en Turquie et dans le Caucase. Mon travail, axé sur le point de convergence entre la chronique et la fiction, explore les concepts de frontière, de territoire, de mémoire, de désir, d’identité et d’histoire. Je m’intéresse à la narration de l’histoire et aux notions de périphérie et de limite. Pour moi, la photographie est un processus d’apprentissage, un voyage vers la compréhension.» Vanessa Winship

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