ART | EXPO

No one is innocent

03 Sep - 08 Oct 2016
Vernissage le 03 Sep 2016

L’exposition «No one is innocent» présente à la galerie Maïa Muller les dernières œuvres de Gretel Weyer. Des créatures en dessins, aquarelles, céramiques, broderies et gravures forment un univers ambivalent où l'iconographie enfantine a abandonné l’innocence pour la cruauté.

Un monde entre le réel et l’imaginaire, entre la mort et la vie

Avec l’exposition «No one is innocent», les nouvelles œuvres de Gretel Weyer se dévoilent à la galerie parisienne Maïa Muller. Des dessins, aquarelles, céramiques, broderies et gravures forment un monde à la lisière entre le réel et l’imaginaire.

Quel que soit leur support, les pièces de Gretel Weyer sont des évocations puissantes. Sur un billot de bois repose, la gueule ouverte et le cou tranché, une tête de loup recouverte de papillons, le tout en céramique. Une autre œuvre, également en céramique émaillée, est intitulée Loin du réconfort. Accrochée au mur, une tête d’enfant à la blancheur mortuaire, bouche et yeux grand ouverts, est elle aussi couverte de sombres papillons, jusqu’à être presque entièrement masquée. La vie semble avoir déserté ces corps d’animaux morcelés, déformés, affaissés. Mais la nuée de papillons qui les assaillent est une promesse de régénération. Aussi menaçants qu’ils paraissent, les insectes représentent la vie renaissant de la mort, le cycle qui lie passé et futur.

No One Is Innocent : l’innocence laisse place à la cruauté

L’exposition est une plongée dans l’univers des contes, des histoires populaires et de l’enfance. Elle en explore la part trouble où la cruauté le dispute à l’innocence. Dans l’œuvre Ce drame un peu triste, une fillette sans visage assise dans un fauteuil tient un verre de vin rouge. Un enfant-léopard se terre sous une table ornée d’une grande nappe sur laquelle une autre fillette pose sa main. Autour d’eux, des murs tapissés de fleurs. Il règne une atmosphère terminale, c’est la fin de l’innocence. «Personne n’est innocent», comme le dit le titre de l’exposition. Derrière l’impression de décadence, on pressent un bouleversement imminent.

Les prémisses d’une nouvelle ère

Une violence latente habite chaque Å“uvre de Gretel Weyer. Les cadavres de gibier, les masques, les drapés brodés, les figures enfantines dessinées dans de fières postures forment un tableau partagé entre déchéance et renouveau. Intitulée Etude pour sculpture – Exposition au Creux de l’Enfer, une aquarelle donne un aperçu d’une pièce monumentale sur laquelle travaille Gretel Weyer. Cette Å“uvre-manifeste sera le point d’orgue de son projet actuel. Un enfant, nu et masqué d’une tête de bouc, se hisse au sommet d’un tas de corps morts, humains et autres animaux mêlés. Tenant un objet que l’on imagine potentiellement dangereux, il s’affirme comme le meneur d’une révolution. La prise de pouvoir par les enfants, comme l’aspiration à une nouvelle civilisation.

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