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Seasalts

Depuis le début de la décennie, le designer Nir Meiri explore le potentiel des éléments marins comme matériaux de fabrication. Sable, algues vertes, et plus récemment sel de mer. Produisant ainsi des luminaires aussi simples qu'étonnants. Focus sur Seasalts, une gamme de lampes en sel blanc.

Nir Meiri est un designer israélien basé à Londres. Avec son studio, il conçoit notamment des pièces inspirées par la mer. Lampes en sable (Desert Storm, 2011), en algues vertes (Marine Light, 2013)… Focus sur le luminaire Seasalts (2017) : une lampe en sel. Prolongeant ces recherches dans l’utilisation de matériaux maritimes comme éléments de construction, Seasalts déploie des corolles en sel blanc. Là encore, le dispositif et les formes sont assez simples : fine armature métallique, matériau naturel (sel), liant de fixation (résine). Et une fois de plus, l’eau est ici comme remplacée par la lumière. Pour des lampes trouvant au sel un autre usage que culinaire. La Mer morte est réputée pour son niveau de salinité si élevé que tout objet y étant plongé finit par être recouvert d’une épaisse couche de sel. L’artiste Sigalit Landau en a d’ailleurs conçu des Å“uvres. Les lampes Seasalts s’inspire de cette étrangeté.

Seasalts de Nir Meiri : des lampes en métal, résine et sel de mer

Pour Seasalts, l’abat-jour de la lampe se compose d’un mélange de résine et sel. Dans un moule, le sel est lentement absorbé par une résine incolore et transparente. Il cristallise en adoptant les reliefs du moule. Formant ainsi une sorte de coque à l’opacité partielle, diffusant une lumière douce. Existant sous forme de lampe à poser, ou de suspension, les Seasalts ressemblent presque à des clochettes de muguet. Comme autant de fleurs de sel, à la suite des fleurs de sable de Desert Storm. En 2017, dans le cadre du London Design Festival, le travail de Nir Meiri avait notamment fait l’objet d’une exposition monographique : « The Elegant Dance of Sea and Light » [L’élégante danse de la mer et de la lumière]. Pour l’édition 2018 du London Design Festival, le Nir Meiri Design Studio était de nouveau présent, dans la section ‘sustainability’ [développement durable] du festival.

Le Nir Meiri Design Studio : des ponts entre design et développement durable

Pour l’édition 2018 du London Design Festival, Nir Meiri aura ainsi présenté un projet réalisé avec la société Biohm. Soient des lampes en champignon : le luminaire Mycelium Lights. Ou plus précisément : des lampes réalisées à partir du mycélium de champignons. La partie végétative, filamenteuse, des champignons. Lesquels étant ici cultivés à partir de déchets organiques. Conjuguant matériaux bruts et formes structurées, le design du studio de Nir Meiri met en balance fragilité et durabilité. Et à l’écart d’un design développant des formes organiques (entrelacs, réseaux, capillarités…), les pièces de Nir Meiri arborent des volumes simples. Tout en soulevant des questions sur le rapport du design à l’environnement. Utilitaire ou culinaire, le sel devient toxique lorsque l’évaporation fait monter la salinité à un niveau tel que nul poisson ou algue ne puisse plus se développer. Avec Seasalts, Nir Meiri propose un usage innovant du chlorure de sodium.

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