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Nicolas Floc’h — Structures odysséennes

Les œuvres de Nicolas Floc’h sont des structures odysséennes, opérant un éternel retour aux motifs traditionnels de la peinture, aux processus d’émergence du geste, à l’ontologie de l’œuvre d’art et aux systèmes de représentation. Tout est finalement histoire de cycle, de cercle, d’économie, d’intertextualité.

Information

Présentation
Stéphanie Airaud
Nicolas Floc’h — Structures odysséennes

Nicolas Floc’h est un gestionnaire d’une nouvelle économie de l’œuvre. Tour à tour producteur, maraicher, pêcheur, concepteur de bureau, G.O. de garden-party, prestataire de services, il produit, et met l’œuvre, la matière transformée à disposition ; la consommation du «produit-art» peut, quant à elle, être prise en charge par le spectateur, ainsi invité à poursuivie le processus.



En élargissant le processus de production à l’imaginaire de l’autre, Nicolas Floc’h, faussement marxiste, nie l’originalité ou l’autonomie de l’oeuvre, et joue avec distance de la désacralisation du geste créatif. Il imagine une structure ouverte, multifonctionnelle, abandonnée aux collaborateurs, danseurs, commissaires, spectateurs, chargés de définir une fonction, un possible scénario. La transitivité originelle de l’œuvre amène à l’inter subjectivité, au dialogue, cet entre-deux (entre le subjectif et le collectif) où s’origine le récit, la fiction.



Comment rendre compte de ces processus de production de valeur esthétique (ou d’usage) qui qualifient l’œuvre ? Comment représenter l’activité, les collaborations ? La photographie, l’archivage, le déplacement des contextes de production dans l’espace d’exposition ? La Structure multifonctions devient banque de données, moteur de recherches. Marcel Duchamp proposait un «musée portable», la Boîte-en-valise (1936-1941) qui compilait les reproductions et fac-similés de ses travaux. Épigone ?



Nicolas Floc’h ne rejoue pas les postures historiques, il se réapproprie les enjeux de l’art conceptuel pour les ouvrir au réel, et interroger non plus l’objet d’art en tant que tel, mais les conditions de son apparition dans l’espace public, son inscription dans le cycle économique, au «risque de sa disparition dans le flux commercial».



Ce catalogue est publié à l’occasion de l’exposition «Nicolas Floc’h — Structures odysséennes», qui se tient au MAC/VAL (13 oct. 2006 – 14 janv. 2007) dans le cadre du cycle «Zone de Productivités Concertées» (13 oct. 2006 – 19 août 2007).