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Ne pas Manquer [Colloque] Université Paris 8 : Arts entre chine et occident: comment traduire l’autre ?Ne pas manquer [Colloque] Université Paris 8 : Arts entre chine et occident: comment traduire l’autre ?

25 Nov - 30 Nov 2004

Colloque sur la confrontation des esthétiques chinoises et occidentales. Réflexion sur les problématiques de l’identité et de l’altérité. Lorsque la mondialisation bouleverse les catégories permettant de penser le rapport aux autres et à leurs productions culturelles et implique un décentrement de la conscience de soi européenne. Etude de ces symptômes.

«Arts entre chine et occident : comment traduire l’autre ?»
Université Paris 8
30 novembre

L’événement
Communiqué de presse

Sous la responsabilité de Soko Phay-Vakalis, l’équipe de recherche du département Arts Plastiques de Paris 8 «Arts des images et art contemporain» en partenariat avec l’équipe la Maison des Sciences Paris Nord, propose un colloque sur la confrontation des esthétiques chinoises et occidentales. Il s’agira de réfléchir sur une problématique de l’identité et de l’altérité dans le contexte actuel de la mondialisation : le métissage culturel, le mélange des arts, l’hybridation des supports et des médiums se manifestent dans les pratiques artistiques. En réduisant l’espace-temps grâce aux nouvelles technologies de l’information et aux réseaux de communication, la mondialisation bouleverse les catégories sur lesquelles nous pensons nos rapports aux autres et à leurs productions culturelles. La globalisation implique également un décentrement de la conscience de soi européenne. Les modes de reconnaissance de l’autre, dont les modèles évolutionnistes ou modernistes ont été longtemps les garants, se révèlent aujourd’hui obsolètes. Comment peut-on «traduire« l’autre sans le réduire à une simple instrumentalisation ? Le relativisme des valeurs remet en cause les fondements de la pensée sur lesquels repose notre connaissance du monde.

Ce colloque a comme ambition d’analyser, à travers la question de l’identité et de l’altérité, quelques-uns des symptômes de la mondialisation culturelle qui sont au cœur des pratiques artistiques contemporaines. L’angle de recherche choisi est la confrontation des esthétiques occidentales et chinoises. Après trente ans de maoï;sme et la fin de la Révolution culturelle, la Chine œuvre pour une politique de modernisation et s’engage sur la voie de la réforme. Le pays connaît depuis des mutations sociales profondes et un développement rapide, notamment sur le plan économique. Les artistes chinois, expatriés ou continentaux, participent activement à la globalisation culturelle. Dépassant les frontières locales ou nationales, leurs pratiques suscitent de nombreuses interrogations : peut-on assimiler une culture “ dominante ” tout en lui résistant ? Que risque-t-on à construire ou à revendiquer une identité plurielle et métissée ? Peut-on mélanger les emprunts et les genres sans engendrer une amnésie de l’identité chinoise ? Comment se définit le rôle de ces médiateurs et de ces migrants entre différentes cultures?
Les arrières-plans culturels se mêlent, s’entrechoquent, mais se rencontrent-ils véritablement ? Comment repenser les notions de centre et de périphérie, d’Occident et d’exotisme ? Comment atteindre ce «territoire des différences» où construire ces nouveaux imaginaires du monde post-national ? Enfin, peut-on, ensemble, abandonner tout centralisme et référent unique pour donner corps à des couches multiples du sens ?

Première partie : Les regards sur la Chine
Depuis les années quatre-vingt, de nombreux intellectuels et professionnels de l’art occidental se rendent en Chine et découvrent une autre mémoire, une autre pensée. Certains d’entre eux décident de se consacrer à la culture chinoise. Pourquoi des philosophes pétris de culture grecque, judéo-chrétienne choisissent-ils de parcourir l’autre bout du monde qui s’en dit le Milieu ? Comment ont-ils abordé les rives de l’autre monde qui s’est construit depuis des millénaires sans référence fondatrice aux monothéismes qui ont marqué le monde occidental ? En quoi le régime de visibilité et de lecture des images est-il différent du nôtre ? En quoi l’esthétique chinoise traditionnelle déconstruit-elle les fondements de la pensée occidentale prise dans la conquête de l’objectivité tant en philosophie qu’en science et arts ? Comment aborder d’autres mondes, d’autres dispositifs de pensée, de création, d’imaginaire ?

Deuxième partie : L’art contemporain chinois et la globalisation
Il s’agit d’analyser les positions d’intégration et de résistance des artistes chinois à l’étranger : identité plurielle, mixité des appartenances. Comment pénétrer des cultures «autres» et dominante de manière à devenir un migrant qui se déplace entre elles ? Comment empruntent-ils des procédures techniques, des dispositifs formels européens, qui peuvent leur ouvrir le marché de l’art mondial sans générer une amnésie de l’identité chinoise ? Peut-on changer sa façon de faire sans changer sa façon de penser ? La double filiation se traduit en héritage difficile entre la fidélité au pays d’origine et l’allégeance ambiguë au pays d’accueil ou adoptif.

Justification scientifique
Le colloque permettra la confrontation d’approches diverses de la globalisation et de l’art contemporain chinois. Aux artistes sont, en effet, associés des philosophes et chercheurs dont la démarche relève des disciplines ou de champs différents : arts plastiques, cinéma et littérature. Les professionnels et chercheurs invités ont tous consacré divers travaux et ouvrages de référence sur l’art chinois. L’ensemble des communications fera l’objet d’une publication.

Organisateur
Soko Phay-Vakalis
D’origine cambodgienne, elle vit en France depuis 1976. Elle est historienne d’art et Maître de Conférences à l’Université de Paris 8. Elle donne et organise des conférences sur le miroir, la mémoire et l’art contemporain chinois en France et à l’étranger dans les universités et différentes manifestations internationales comme la Fiac. Elle collabore régulièrement à la revue Art Absolument. Ses récentes publications : «À travers le miroir, de l’écart à la transfiguration» (Réunion des Musées Nationaux, 2000), Le miroir de Manet à Richter (Harmattan, 2001), «L’objet de réflexion ou l’identité hybride» (Frac-d’Ile-de-France/Plateau, Paris, 2002), «Conversion des regards» in catalogue Philippe Segon» (à paraître).

Les intervenants
Christine Buci-Glucksmann, philosophe, Professeur émérite de Paris 8
Marie-José Mondzain, philosophe, directrice de recherches au CNRS
Jacques Neefs, Professeur de littérature à Paris 8
Soko Phay-Vakalis, historienne d’art, Maître de Conférences à Paris 8
Shen Yuan, plasticienne
David Rosenberg, commissaire d’exposition et chargé d’enseignement à Paris 8
Ye Xin, artiste et Maître de Conférences à Paris 8

Programme
De 9 h à 12 h 30
Présidente de séance : Françoise Py, Arts plastiques – UP8
9 h 30 : Allocution d’ouverture par Philippe Nys, directeur du département Arts plastiques – UP8
9 h 45 : Mémoire et diaspora chinoise : la rencontre de l’autre par Soko Phay-Vakalis, Arts plastiques – UP8
10 h 45 : Traduction, création et interprétation croisées par Jacques Neefs, Littérature – UP8
11 h 15 / 11 h 30 : pause
11 h 30 : Le partage des extrêmes par Marie-José Mondzain, philosophe – CNRS
12 h 30 : déjeuner libre
De 14 h à 18 h
Président de séance : Jérôme Glicenstein, Arts plastiques – UP8
14 h : À propos de l’Unique trait de pinceau par Ye Xin, artiste, Arts plastiques – UP8
14 h 45 : Formes et enjeux de l’art contemporain chinois par Christine Buci-Glucksmann, philosophe, Arts plastiques – UP8
15 h 45 : Chen Zhen : traduction et diagnostic par David Rosenberg, Arts plastiques – UP8
16 h 30 / 16 h 45 : pause
16 h 45 : rencontre avec l’artiste Shen Yuan
18 h : clôture du colloque

Infos pratiques
> Lieu
Universite Paris 8 – Maison des sciences de l’homme Paris Nord
Amphi X
2 rue de la Liberté. Saint-Denis
M° Saint-Denis Université
> Horaires
de 9h à 18h
> Contact
soko.phay@club-internet.fr
> Entrée libre

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