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Mutations

PPierre-Évariste Douaire
@12 Jan 2008

Une fresque florale synthétique. Plusieurs fois invité à la Biennale de Venise, les sculptures de Giuseppe Gabellone sont de véritables installations éphémères. Entre le glamour et le spectaculaire. 

Après une saison nippone, c’est au tour de l’Italie d’être consacrée par la galerie Emmanuel Perrotin, après Paola Pivi c’est au tour de Giuseppe Gabellone d’être l’hôte de marque et remarqué de la rue Louise Weiss.

La Botte italienne et l’Empire du soleil levant présentent des similitudes. Ici et là les artistes sont jeunes et des œuvres pleines d’humour et de fraîcheur. La galerie affectionne cette mode qui mélange l’art sérieux et trivial, et qui remet en question l’échelle des valeurs artistiques.
Le clash et le trash se font toujours dans le strass. L’art minimal exposé n’est jamais austère mais complètement design, les performances ne sont pas violentes comme celles des Actionnistes Viennois, mais au contraire ludiques et participatives. Des installations et une façon d’appréhender l’art qu’affectionne la galerie. Entre le glamour et le spectaculaire il y a toujours la sélection d’un artiste en fonction de sa dimension internationale. La nationalité ne dessine pas un art national mais plutôt une tendance mondiale placée sous le règne de l’entairnement.

Les artistes n’ont pas de tabous, ni dans leurs techniques ni dans leur médiation. De la sculpture hyperréaliste au papier peint manga, l’art s’affiche aussi bien dans les Biennales internationales que sur les vitrines des Concepts Stores. Art du temps, il embrasse le courant de création actuelle sans oublier d’être séducteur et innovant. Des sculptures géantes de Tony Matelli, en passant par une photographie à l’échelle un d’une île comme chez Pivi, la scène italienne peut avancer décomplexée sur le marché artistique contemporain.

Gabellone est un artiste de trente ans qui pratique l’installation, régulièrement invité à Venise, il met en place des sculptures géantes en forme d’anneaux. La photographie est importante pour lui, il l’intègre dans ses sculptures ou s’en sert pour ramener une trace de l’œuvre qu’il détruira à la fin de l’exposition.

Pour l’occasion, la pièce présentée occupe tous les murs de la galerie. Une dalle synthétique couleur argile carré représente un bas-relief au motif floral. Les plaintes blanches sont remplacés par ce revêtement. On éprouve l’étrange impression d’être au British Museum ou dans la crypte archéologique du Louvre. Cette composition de fleurs fait penser à une empreinte de boue. Les fleurs semblent être momifiées, prises par une glaise. L’aspect est curieux car la matière ressemble à cette mousse que l’on utilise dans le modélisme. Le tout est très beau, très reposant. 

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