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Muscle

Communiqué de presse
Richard Siegal, Arto Lindsay
Muscle


Horaire :
19h30
Durée : 50 min

— Danse, texte et chorégraphie : Richard Siegal
— Musique (live), texte et composition : Arto Lindsay
— Scénographie et design sonore : Peter Zuspan
— Dramaturgie : Christine Peters
— Lumières : Gilles Gentner

La pièce Muscle est présentée dans le cadre des Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-saint-Denis.

Par la mise en rapport de deux modes d’improvisations, chacun possédant ses principes et ses développements, ils cherchent à questionner leurs limites : amener la danse au niveau d’intensité de la musique, et obliger la musique au travail d’articulation requis par la danse. Usant de l’association libre, de la suggestion et du jeu, accumulant les matériaux et les méthodes, ils vont provoquer un brouillage des pistes, des interprétations, des rôles dévoués à chacun.

Placée sous la figure tutélaire de Leopold Fregoli, le fameux transformiste dont les spectacles révélaient un corps perpétuellement instable, cette pièce donne lieu à une série de tours de passe-passe, de camouflages qui nous perdent dans le dédale de leurs artifices. Tous deux se révèlent être des tricksters (farceurs), cette figure polymorphe qui peut passer sans transition de l’autodérision au sérieux le plus total, nous jouant, et se jouant des tours, tout en dévoilant leurs mécanismes. Une association ludique, qui peut glisser vers la paranoïa… Comme deux doubles, deux ombres jumelles, ils tentent de rendre perceptible les interstices, les passages, privilégiant la fluidité sur la constance, jusqu’à ne plus savoir si l’autre est soi-même déguisé, qui danse et qui joue de la musique. Le dispositif scénique lui-même multiplie la saturation et la substitution des présences. Des pédales de guitare pouvant déclencher et modifier les paramètres du son, de la lumière, produisent une interactivité piégée, qui reflète notre réalité hautement médiatisée, où les identités s’échangent sans cesse. En ligne de mire, une question les travaille, qui fait retour sur les origines partagées de ces deux modes d’être et d’expression : comment le mouvement devient-il son, et la production de son mouvement ? Ce « muscle » invente son espace, malléable, et nous parle de « mouvements qui se promèneraient en liberté, entre son et impulsion ».