ART | EXPO

Murs vifs

11 Fév - 06 Mar 2010
Vernissage le 11 Fév 2010

L’art de Miguel est un art du bâti, un art qui dit (ne cache pas) le projet, le travail et la construction ; un art qui se concrétise dans des fragments de mur mobile, en (re)construction ou en (re)naissance qui ont pris la place des tableaux.

Miguel Martin
Murs vifs

Miguel Martin est né en 1947 à Nice. A vingt ans, à sa sortie de l’école d’art, l’environnement immédiat est celui des Nouveaux Réalistes et de Fluxus. Il est particulièrement sensible à l’œuvre de Yves Klein. La question du moment, avec notamment, Simon Hantaï et le Groupe BMPT, est de reconsidérer la peinture et ses constituants et en élaborer un sens nouveau. Il s’associe à Isnard, Chacallis, Charvolen et Maccaferri pour former le Groupe70 (créé début 1970) parallèlement au groupe Support-Surface. Ce travail, qui interroge, depuis son origine la relation entre espace plastique et espace physique, s’est particulièrement concrétisé depuis 1986 par la mise en œuvre simultanée du béton et de la couleur ; il creuse systématiquement la question entre peinture et mur.

Dans cette construction, le rôle de la couleur est singulier : selon les périodes, la jubilation colorée alterne avec l’emploi de noirs denses, bitumeux, souvent mêlés de suies- auxquels les agrégats du béton – ils vont des graviers aux granulats polymères, aux tissus, copeaux, sciures et cendres- donnent des aspects, des densités et des effets sans limites. Dans tous les cas, ces éléments qui contribuent à construire le mur définissent, en même temps, les réserves et les pertes dans les murs qu’ils construisent. Ces trouées et ces pertes, plus ou moins importantes, ne sont pas creusées après coup dans le béton sec : elles sont le produit d’une procédure de construction.

« Naturellement les artistes en ont profité. Seurat s’est mis à peindre aussi le cadre. Mais alors où s’arrêter ? Pourquoi ne pas déborder sur le mur à côté ? On avait cru que le cadre était là pour protéger la peinture des agressions extérieures. On s’apercevait qu’il servait aussi, un peu comme le mur de Berlin, à la contenir dans ses frontières, à l’empêcher de se répandre, de s’évader, à protéger notre logis de l’envahissante peinture. » (Michel Butor)

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