Mouvement d’ombres

Communiqué de presse
Laurent Chiffoleau
Mouvement d’ombres

Il semble que la crainte d’une immobilité ait fourni la matière de cette exposition de Laurent Chiffoleau.

Les poètes font quelquefois le souhait d’une suspension du temps, qu’il s’agisse pour l’un de «respecter sa jeunesse», pour l’autre de «savourer les rapides délices des plus beaux de ses jours»…
Mais que le poète dans sa narration emporte le temps et veuille suspendre le cours des mots cela s’entend bien ; en revanche pour la peinture, l’immobilité ne se fait pas désirer : elle est là.
Et c’est toute la palette qui devient grise, sur le tableau une perpétuelle reprise dans le frais enlise le jugement.

En fin de compte la matière du peintre doit vibrer. Ce mouvement le peintre a choisi de le rendre visible grâce au travail du couteau : des silhouettes seules, quelquefois groupées en séquences, sont figurées dans une épaisse brume et tour à tour immergées ou émergeantes.

Le fond clair de cette brume bouscule les contours de ces sombres personnages évoluant dans un espace dématérialisé qui est celui de l’imaginaire. Or on peut voir une analogie entre cette circulation des personnages et le besoin de l’artiste de matérialiser un ensemble de sensations vécues dans le réel de façon chaotique, désordonnée.